Méditer les mystères de la vie du Christ avec Marie

En ce mois de mai, je me réjouis de constater que la prière du chapelet ne se démode pas et continue à attirer de nombreux jeunes.

Porté en permanence autour du cou ou du poignet, dans la poche ou dans son sac-à-main, le chapelet est un rappel de la présence de Marie à nos côtés et une invitation à profiter des temps libres pour réciter une dizaine ou le chapelet entier. C’est aussi un signe de notre appartenance chrétienne, qui apporte un soutien dans les combats spirituels quotidiens. Pour d’autres qui placent un chapelet sur le rétroviseur intérieur de leur voiture, c’est aussi un signe d’appartenance ou un signe de protection.

Certains portent toujours sur eux le scapulaire de Notre-Dame du Mont Carmel, une pièce de tissu, passée autour du cou, avec l’image de Marie au Mont Carmel. À la suite du disciple bien-aimé au pied de la croix qui reçoit du Christ la parole :  “Voici ta mère” et qui, “à partir de cette heure-là, la prit chez lui” (Jn 19,27), ils se sont engagés à accueillir Marie, chaque jour, notamment grâce à la prière quotidienne du chapelet.

À vrai dire, le chapelet n’est pas essentiellement une prière mariale, c’est plutôt une prière de contemplation des mystères de la vie du Christ en compagnie de Marie. Un peu comme si vous alliez, avec Marie, assister à une représentation de la vie du Christ et que vous en profitiez, puisqu’elle est à vos côtés, pour lui demander d’intercéder pour vous.

L’essentiel, c’est la contemplation des événements de la vie de Jésus que l’on nomme des mystères (au sens où on n’a jamais fini d’en découvrir la portée). En compagnie de Marie, nous nous laissons toucher par ce qu’a vécu Jésus. Elle qui sait mieux que quiconque la portée de ces mystères peut intercéder pour nous, qui sommes à ses côtés, et par-là, nous aider à prier de manière plus ajustée pour les autres.

Traditionnellement on distingue les mystères joyeux (Annonciation, Visitation, Naissance de Jésus, Présentation de Jésus au temple, Jésus retrouvé au temple), les mystères douloureux (Agonie au Mont des Oliviers, Arrestation et flagellation, Couronnement d’épines, Portement de la croix et Mort sur la croix), les mystères glorieux (Résurrection, Ascension, Pentecôte, Assomption, Couronnement de la Vierge) et depuis Jean-Paul II, les mystères lumineux (Baptême du Christ, Noces de Cana, Prédication du Christ, Transfiguration et Institution de l’Eucharistie).

On pourrait bien sûr méditer sur ces mystères indépendamment du chapelet, mais la récitation des “Notre Père” et “Je vous salue Marie” nous donne accès de manière simple, à ce moment privilégié de contemplation et d’intercession.

Nous n’avons pas besoin de rechercher chaque fois de nouveaux mots, de nouveaux concepts, de nouvelles compréhensions, nous nous contentons de parler à Marie, à l’aide du “Je vous salue Marie”, en nous laissant porter avec elle par le mystère que nous contemplons. 

La prière du chapelet nous permet d’ailleurs de prier avec des personnes d’autres cultures, d’autres générations et d’autres langues: sur les routes de Czestochowa, à Fatima, à Lourdes, à Pontmain, sur le chemin de Compostelle, du Mont Saint-Michel, dans toutes les langues et dans tous les continents on prie le chapelet de la même manière. Il ne s’agit pas tant d’être concentré à chaque mot que nous récitons, mais à travers cette prière toute simple, y compris dans nos distractions, de pouvoir penser au lien entre le mystère que nous méditons et les personnes pour lesquelles nous voulons prier.

La prière du chapelet est aussi une prière d’intercession paroissiale, puisqu’elle est proposée chaque jour à 17h dans l’église. N’hésitez pas à vous y rendre, surtout si vous souhaitez découvrir cette prière et que vous avez besoin d’être porté par la prière des autres.

Henri de La Hougue