Arrimés au Christ

Arrimés au Christ

Lorsque nous nous plongeons dans les textes du Nouveau Testament, nous sommes parfois surpris de la forte attente eschatologique et messianique qui habitait le cœur des interlocuteurs de Jésus et des premiers chrétiens. La période troublée dans laquelle ils vivaient et l’impossibilité de trouver une issue rapide, à vue humaine, les invitaient à placer leur espérance dans la venue d’un Messie libérateur. Beaucoup de chrétiens, dans les premiers siècles, attendaient eux aussi le retour du Christ de manière imminente.

Au fil des siècles, les chrétiens ont intégré l’idée d’une réalisation du royaume sur un temps long. Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et Il souhaite que ce soit pour chacun le fruit d’une décision libre… cela prendra du temps : des siècles, des millénaires ou plus…

Entre-temps, l’horizon de nos connaissances sur le monde s’est élargi et il devient de plus en plus difficile d’imaginer un scénario précis du salut qui sera offert au monde à la fin des temps. Au point que certains délaissent les questions religieuses et vivent leur vie sans trop tenir compte de la foi.

Pourtant, lorsque le contexte est troublé et que la société n’offre pas de repères stables, la quête de sens revient de manière plus forte et il n’est finalement pas très étonnant de voir chez beaucoup de jeunes une ouverture nouvelle à la question religieuse.

Cette année, la rentrée politique et sociale est particulièrement bousculée : vote de confiance à haut risque pour le gouvernement, désaccords insurmontables sur la résorption du déficit budgétaire, annonces de blocages et de mouvements de grève dans les jours à venir…

L’actualité internationale n’est guère plus rassurante avec la polarisation du monde en deux camps, la menace d’un nouveau type de guerre froide, les guerres, en Ukraine et dans la bande de Gaza, qui semblent ne pas pouvoir trouver d’issue et les nombreux autres conflits qui s’enlisent.

Au cœur de ce monde agité, notre foi chrétienne est une boussole fiable. L’Église n’est certes pas parfaite, mais elle propose le moyen de vivre une relation avec le Christ qui non seulement donne sens à nos engagements et à nos rencontres, mais encore nous permet de porter ce regard d’espérance sur le monde.

Des signes nous en sont donnés par la vitalité des demandes de sacrement d’initiation de la part de jeunes adultes, le dynamisme des différents rassemblements chrétiens de l’été, notamment le jubilé des jeunes à Rome ou encore le festival Santos qui a réuni 2500 jeunes adultes à Montmartre la semaine dernière.

En ayant conscience de vivre comme chrétiens là où nous sommes engagés : l’école, les études supérieures, la vie professionnelle, la vie familiale, la reprise des engagements sportifs, culturels, associatifs, paroissiaux…, nous pourrons travailler au cœur du monde comme un ferment et œuvrer, modestement, au royaume de Dieu. Nous sommes dans le monde, mais nous n’appartenons pas au monde, dit Jésus (Jn 17,16), au sens où nos repères intérieurs sont tournés vers le Christ et l’avènement du royaume de Dieu.

Nous avons la chance d’avoir une paroisse dynamique, avec de belles liturgies et de multiples propositions de contemplation, de formation, d’action et de réflexion. Profitons de ces multiples offres pour être solidement arrimés sur le Christ tout au long de cette année et consolider notre engagement de chrétiens pour nous-mêmes et pour les autres. N’hésitons pas en cette période de rentrée, à parler autour de nous de cette vitalité et à en faire profiter ceux qui ne l’auraient pas encore découverte.

Bonne reprise à tous.

Henri de La Hougue