Promenade littéraire dans Saint-Sulpice

Promenade littéraire dans Saint-Sulpice

Le week-end dernier, à l’occasion des “Journées Européennes du Patrimoine”, notre équipe “Art, Culture et Foi” a préparé une belle exposition intitulée “Promenade littéraire dans Saint-Sulpice”. En déambulant dans Saint-Sulpice, nous pouvions découvrir des extraits de romans dont l’action se déroule au sein de notre église :

  • Balzac, célèbre pour sa Comédie humaine, décrit en 1836 dans “La messe de l’Athée, la piété secrète d’un étudiant en médecine qui professait pourtant haut et fort son athéisme.
  • Jules Verne cite curieusement Saint-Sulpice dans “Vingt-Mille Lieues sous les mers (1870) où les tridacnes géants du capitaine Némo rappellent au professeur Arronax les bénitiers de Saint-Sulpice.
  • Joris-Karl Huysmans, ami d’Emile Zola, qui habite dans le VIème arrondissement, s’intéresse à la mystique, se convertit au christianisme et fréquente assidûment la paroisse de son quartier, Saint-Sulpice : il décrit, dans deux de ses romans, “Là-bas(1891) et “En route (1895), quelques aspects de la vie quotidienne de Saint-Sulpice, en évoquant notamment les sonneurs de cloche ou l’organiste Charles-Marie Widor.
  • Victor Hugo dans “Les misérables (1862) décrit un colonel, interdit par sa belle-famille de voir son fils, caché dans l’église pour réussir à l’apercevoir en secret, tandis qu’il se rend à la messe.
  • François Mauriac, prix Nobel de littérature en 1952, évoque Saint-Sulpice dans un bref écrit témoignant de sa vie étudiante (1928) où il décrit l’atmosphère de piété tendre et sensible qui se dégage du chœur avec la Chapelle de Vierge en arrière-plan.
  • Dan Brown a écrit en 2003 son grand roman au succès planétaire, “Da Vinci code, dont le début et la fin de son intrigue ésotérique se déroule à Saint-Sulpice autour du Gnomon.
  • En 2019, Henri Loewenbruck, dans une série historique policière, met en scène un meurtre étrange dans le déambulatoire de l’église.

Mais, le but de cette exposition n’est pas d’abord de montrer la notoriété de notre église en mettant en valeur sa place dans la littérature contemporaine, elle a surtout une portée spirituelle. Elle témoigne du lien profond qui relie l’église à la vie quotidienne des habitants du quartier et même plus largement à la Ville de Paris. Que l’on soit croyant ou non, Saint-Sulpice laisse rarement indifférent. Beaucoup de gens qui y entrent pour la première fois sont saisis par l’atmosphère qui y règne, intrigués par ses nombreux motifs picturaux ou architecturaux, attirés par la statue de la Vierge qui invite à entrer plus avant dans l’église.

Pour ceux qui y viennent régulièrement, Saint-Sulpice devient un lieu de vie et un lieu d’aventure spirituelle, qui accompagne des familles de la naissance jusqu’à la mort et même au-delà. Elle est un lieu de partage ou d’intériorité, de quête ésotérique ou d’approfondissement théologique, de révoltes intérieures ou de conversions, d’humbles prières ou de grandes célébrations, elle est un lieu d’intrigues ou de réconciliations familiales, de discussions paisibles ou d’altercations, un lieu de rencontres attendues ou inopinées …

Ceux qui aiment la littérature apprécient la manière dont les auteurs, à travers leurs romans, nous embarquent dans la vie de leurs personnages. Il est heureux que Saint-Sulpice et d’autres églises y trouvent leur place. Cela peut aussi nous inspirer et nous aider à prendre conscience de l’aventure que nous avons à y vivre.

À la lecture de ces panneaux, que vous pourrez retrouver durant les prochaines semaines dans la chapelle Saint-Paul, demandez-vous ce que vous diriez de Saint-Sulpice si vous écriviez aujourd’hui le roman de votre vie.

Henri de La Hougue