Je vous aime, ô mon Dieu, et mon seul désir est de vous aimer

Je vous aime, ô mon Dieu, et mon seul désir est de vous aimer

Il y a deux semaines, lors de ma retraite à Ars, j’ai eu l’occasion de redécouvrir l’acte d’amour de Saint Jean-Marie Vianney :

Je vous aime, ô mon Dieu, et mon seul désir est de vous aimer jusqu’au dernier soupir de ma vie.

Je vous aime, ô Dieu infiniment aimable, et j’aime mieux mourir en vous aimant que de vivre un seul instant sans vous aimer.

Je vous aime, ô mon Dieu, et je ne désire le Ciel que pour avoir le bonheur de vous aimer parfaitement.

Je vous aime, ô mon Dieu, et je n’appréhende l’enfer que parce qu’on n’y aura jamais la douce consolation de vous aimer.

Ô mon Dieu, si ma langue ne peut dire à tout moment que je vous aime, du moins, je veux que mon cœur vous le répète autant de fois que je respire.

Ah ! Faites-moi la grâce de souffrir en vous aimant, de vous aimer en souffrant, et d’expirer un jour en vous aimant et en sentant que je vous aime.

Et plus j’approche de ma fin, plus je vous conjure d’accroître mon amour et de le perfectionner. Amen”.

En cette fête de la Toussaint, la prière du curé d’Ars nous aide à comprendre que la sainteté n’est pas d’abord une histoire de perfection humaine ou de quête ascétique, mais une histoire d’amour, une histoire d’amour partagée entre Dieu et sa création. Être saint, c’est répondre à l’amour que Dieu nous a donné en premier.

Dans cette prière je retiens sept éléments qui peuvent nous aider à vivre la sainteté au quotidien :

1- Oser dire au Seigneur que nous l’aimons et oser le lui dire chaque jour.

2- Faire grandir en nous le désir de toujours l’aimer davantage.

3- Croire que Dieu est “infiniment aimable”, c’est-à-dire que la relation d’amour qu’il nous propose de vivre ne s’épuisera jamais, que cette relation sera ressourçante, tout au long de notre vie.

4- Croire que cet amour est la valeur première de notre vie, la source de tous nos biens, dans laquelle nous trouvons la joie et la force d’aimer ceux qui nous entourent.

5- Croire que cet amour nous permet d’appréhender sereinement la vie après la mort, sans y projeter nos désirs ou nos peurs matérielles.

6- Il y a des moments où l’amour ne peut plus s’exprimer par des mots, notamment lors des moments de crises spirituelles, de périodes de doute, mais s’il est cependant bien ancré en nous depuis des années, c’est alors notre cœur qui dira cet amour, car nous serons suffisamment enracinés dans cette relation pour que notre vie continue à témoigner de cet amour.

7- Comme dans la prière du “Je vous salue Marie”, demandons au Seigneur la grâce de la fidélité à cet amour jusqu’à l’heure de notre mort.

Évidemment, pour le curé d’Ars, la sainteté ne se réduit pas à une relation d’amour entre lui et Dieu, elle se vit au quotidien dans l’amour des autres et notamment l’attention aux plus pauvres, mais tout part de cette relation d’amour. C’est la clé de la sainteté.

Osons dire, nous aussi, au Seigneur que nous l’aimons et demandons-lui la grâce d’accroître chaque jour notre désir de l’aimer. Alors non seulement nous ferons de grands pas vers la sainteté, mais nous trouverons là, le meilleur moyen de vivre la communion avec tous les saints.

Henri de La Hougue