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Présence Réelle

Présence Réelle

Nous fêtons ce dimanche la fête du Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ, le sacrement le plus “ordinaire” de notre vie chrétienne, qui n’en reste pas moins extraordinaire puisqu’il s’agit du sacrement de la présence réelle de Dieu.

Mais de quelle présence s’agit-il ?

Les querelles théologiques médiévales opposaient les partisans d’une présence “physique” du Christ dans l’eucharistie (= il est “plus” présent là qu’ailleurs), aux partisans d’une présence plus large, marquée par le “signe” eucharistique (= il est réellement présent au milieu de nous et l’eucharistie vient nous le signifier).

Le concept de “transsubstantiation”, introduit à cette époque pour apporter un éclairage, tient à la fois les deux aspects : le Christ est “substantiellement” présent (=il est vraiment là), mais ce qui est visible et perceptible à notre intelligence immédiate, c’est la substance du pain et du vin car, comme dit Saint Thomas d’Aquin : “Que le vrai corps du Christ et son sang soient dans le sacrement, les sens ne peuvent le saisir” (ST III, q75, a1). Nous ne pouvons donc pas le « saisir« , le « localiser » dans ce que nous voyons.

Il faut donc, dans un même élan du cœur, réaliser la chance extraordinaire que nous avons de pouvoir, à travers ce sacrement, faire l’expérience physique d’une vraie rencontre avec le Seigneur, réellement présent… et accepter que cette présence reste toujours “insaisissable” à nos sens, ne puisse être réduite à l’expérience visuelle ou tactile mais demande à être vécue dans la foi, comme :

  1. une expérience de rencontre,
  2. une expérience nourrie par la Parole de Dieu,
  3. et une expérience vécue en Église.

Revenons sur ces trois dimensions de la présence réelle :

  1. Si, naguère, nous faisions tout pour éviter d’être “cas-contact” du COVID, nous pouvons, aujourd’hui, souhaiter, a contrario, être “cas-contact” du Christ dans l’eucharistie, mais attention : la communion au Corps du Christ n’est pas réductible à un “contact divin” qui nous donnerait un surcroît de force, une vitamine spirituelle. Elle est d’abord une rencontre, une expérience d’accueil et d’ouverture du cœur, une expérience de salut. À chaque fois que nous communions, nous pouvons cette entendre phrase de Jésus à Zachée : “descends vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison”, (Lc 19, 5) et réaliser, comme Zachée, que cette rencontre doit pouvoir changer quelque chose dans notre journée, dans notre semaine. Nous ne serons positivement “cas-contact” du Christ pour les autres que dans la mesure où la communion aura transformé quelque chose en nous.
  2. L’expérience de la communion nécessite donc l’accueil d’une Parole du Christ ; raison pour laquelle, la célébration de l’eucharistie est composée des 2 Tables : la “Table de la Parole” et la “Table du Corps du Christ”. Les deux sont indissociables : ce que nous entendons du Christ, à travers les lectures et leur actualisation dans l’homélie et dans la prière universelle, prépare nos cœurs à accueillir de manière renouvelée le Christ qui, à chaque eucharistie, vient nous dire quelque chose de nouveau pour notre vie. La communion comporte nécessairement une part de dialogue avec le Christ.
  3. Enfin, l’Eucharistie est une expérience vécue en Église. Le Christ est là, en nous, lorsque nous consommons et digérons l’hostie consacrée à laquelle nous venons de communier, mais il est aussi présent dans le corps de toutes les autres personnes qui ont communié, il est présent dans l’assemblée, il est présent dans l’Église en train de célébrer et cette célébration est elle-même le signe de sa présence dans le monde. La communion au Christ est en même temps communion à l’Église, terrestre et céleste.

Le Christ se rend substantiellement présent dans la communion eucharistique. Cette présence que nous accueillons dans la foi est un don fabuleux pour vivre notre vie chrétienne, avec l’assurance de pouvoir régulièrement le rencontrer, l’écouter, lui parler, lui offrir notre vie et vivre une expérience de communion avec toute l’Église.

Henri de La Hougue