
19 Sep La première lettre de saint Paul aux Corinthiens
En lisant ensemble les Actes des Apôtres l’an dernier, dans les groupes de lecture biblique, nous avons aussi mieux découvert la figure de saint Paul : sa conversion, son élan missionnaire, son goût pour la rencontre, son désir de rendre compte de la foi chrétienne auprès des païens, les difficultés et les joies rencontrées dans la fondation des églises de Grèce et d’Asie Mineure, sa capacité à donner sa vie pour le Christ.
Nous avons cependant eu peu d’opportunités de rentrer vraiment dans sa pensée théologique. Or Paul est, avec sa double culture grecque et juive, le premier des apôtres à aider les chrétiens issus du monde grec à rendre compte de la foi au Christ dans le contexte de la culture gréco-latine. Ses écrits qui précèdent la rédaction des évangiles sont les premiers écrits théologiques de la foi chrétienne.
La lettre qu’il écrit aux Corinthiens, en 57 après JC, cinq ans après avoir fondé cette église, est, de ce point de vue, non seulement passionnante mais aussi enrichissante pour notre propre foi. Les questions qu’il aborde sont en fait très actuelles.
Voici les principaux sujets qu’il traite :
- dans ce monde grec où on aimait discuter philosophie, comme nous l’avons vu lorsque Paul se rend à Athènes, alors que certains sont heureux de se rattacher à tel ou tel courant de pensée à la mode, ou à divers prédicateurs, les “influenceurs de l’époque”, Paul invite non seulement à l’unité de la communauté mais à accepter la “folie de la prédication” qui ne se fonde pas d’abord sur la force de persuasion. Devenir sage aux yeux de Dieu c’est accepter dans une profonde attitude de simplicité et d’humilité ;
- Paul consacre deux chapitres à condamner des comportements qui ne sont pas dignes de la foi chrétienne. Être chrétien, c’est accepter fondamentalement de changer de vie et refuser tout compromis dans le domaine des mœurs ;
- à la demande des Corinthiens, Paul donne son avis sur le mariage, sur le célibat consacré, sur les mariages mixtes (entre chrétiens et non-chrétiens), les vierges consacrées et les veuves ;
- il aborde aussi la question du statut social dans la communauté, puisque celle-ci comporte des hommes libres et des esclaves, des circoncis et des incirconcis, des hommes affranchis. Pour Paul, nous sommes tous esclaves du Christ et cela nous rend profondément unis au-delà des divisions ;
- la réflexion de Paul sur la possible consommation des viandes consacrées aux idoles ouvre une très belle réflexion sur la liberté qui rejoint de nombreux aspects de notre vie quotidienne : “sommes-nous vraiment libres de tout faire ?” Ne doit-on pas éviter de mettre à l’épreuve la liberté que nous donne le Christ par des comportements moralement dangereux ? Comment faire en sorte de ne pas choquer, par des paroles ou des attitudes, des personnes qui seraient plus fragiles que nous dans la foi ?
- Paul aborde aussi la diversité des charismes et des différences de sensibilité dans l’Église, qui aboutissent parfois à des divisions. Il invite à voir cette diversité des charismes dans une logique de complémentarité qui doit trouver son unité dans la célébration eucharistique ;
- enfin Paul aborde la question de la résurrection des morts et notamment celle de la résurrection des corps, qui, déjà à son époque, n’était pas facile à croire et à comprendre, mais qui est si centrale pour la foi chrétienne. Que peut-on dire aujourd’hui de la résurrection des corps ?
Ce sont toutes ces questions si fondamentales pour notre vie chrétienne que Paul va nous aider à approfondir dans la 1re lettre aux Corinthiens.
Alors inscrivez-vous vite ! Ça commence la semaine du 30 septembre.
Henri de La Hougue