Je crois en l’Église “Une”

Le diocèse a entamé cette année une vaste consultation des paroisses de Paris pour préparer notre Église de Paris à s’adapter aux changements démographiques et aux besoins de nos quartiers dans les 10 prochaines années.

Nous aurons l’occasion de réfléchir ensemble à ce projet intitulé “ 3P2035 ” (“Prospectives Paroisses Paris 2035”), mais pour ne pas nous cantonner à une réflexion organisationnelle, je souhaiterais approfondir, en cette fin d’année, les 4 caractéristiques, que l’on appelle en théologie les 4 “notes”, qui définissent l’Église dans le Credo de Nicée-Constantinople : “une, sainte, catholique et apostolique”. 

Cette semaine, je vous propose une réflexion sur la 1^re note : “Je crois en l’Église Une”.

• On ne s’étonnera pas que la 1^re note définie par le Concile soit l’unité, puisque le but premier des conciles de Nicée et de Constantinople était de lutter contre plusieurs hérésies qui menaçaient l’unité de l’Église: les Ariens (qui ne reconnaissent pas la pleine divinité du Christ), les donatistes (qui ont créé une église parallèle de “purs”), les apolinaristes (qui ne reconnaissent pas au Christ une âme humaine), les pneumtomaques (qui combattent l’affirmation de la divinité de l’Esprit Saint)…. Grâce à leurs explicitations décisives sur la foi trinitaire, les deux conciles de Nicée (325) et de Constantinople (381) ont vraiment permis le déclin progressif de ces hérésies et contribué à l’unité de l’Église.
• L’unité de l’Église est clairement demandée par le Christ qui prie pour que tous ses disciples soient un et que cette unité, fondée dans l’unité qui relie le Père et le Fils, soit le témoignage ultime de la véracité de la mission de Jésus et de l’Église (Jn 17, 20-23). Saint Paul dans sa 1^re lettre aux Corinthiens, que nous étudions dans les groupes bibliques cette année, y consacre un long chapitre pour rappeler que nous formons un seul corps (1 Co 12) dans le Christ.
• Malheureusement, les occasions de divisions n’ont pas manqué dans notre histoire notamment entre ceux que l’on nomme aujourd’hui, de manière malheureuse, “catholiques”, “orthodoxes” et “protestants”. Mais toutes nos Églises chrétiennes, non seulement se reconnaissent dans les affirmations de ces 2 conciles, mais ont conscience que l’Unité est un travail toujours nécessaire, en leur sein, et entre elles.
• Pour nous qui récitons le Credo chaque semaine, cette “note” de l’Église a 3 significations, elle est à la fois :
• une affirmation théologique : le Christ veut une Église unifiée autour d’un Dieu unique, Père, Fils et Esprit Saint,
• un don à contempler : 2,3 milliards de chrétiens dans le monde se reconnaissent dans cette foi, représentant de loin, la première religion dans le monde,
• et aussi un charisme toujours à développer et à travailler pour que nous puissions grandir dans l’unité.

Pour ma part, même s’il y a toujours des domaines où nous devons progresser et que nous avons toujours à gérer des tensions dans nos relations quotidiennes, je considère que l’unité de l’Église s’expérimente vraiment dans notre paroisse.

Je trouve toujours extraordinaire, dans nos activités pastorales, d’avoir assez spontanément des échanges extrêmement profonds sur notre vie, de pouvoir rassembler au sein d’une même célébration des personnes si différentes qui viennent y trouver une nourriture pour leur vie spirituelle et humaine. C’est pour moi une belle source d’émerveillement et de crédibilité de la foi. Seul l’Esprit Saint peut créer une telle dynamique d’Unité !

Henri de La Hougue