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Restauration du patrimoine

La Mairie de Paris entreprend de nombreuses restaurations dans notre église pour lui rendre sa splendeur. De nombreuses chapelles ont déjà été restaurées et vous pouvez les admirer ou y prier. 

Actuellement ce sont les chapelle Saint-Maurice et Sainte-Jeanne d’Arc ainsi que la chapelle de la Vierge (depuis septembre 2022 pour environ 2 ans), qui sont en restauration.

Enfin, les chapelles Saint-Vincent de Paul et Sainte-Geneviève devraient également bénéficier d’un rafraichissement grâce au budget participatif de la ville.

La chapelle de la Vierge

Présentation des restaurations de la chapelle de la Vierge par la Ville de Paris :

La chapelle de la Vierge est restaurée par la Ville de Paris, avec le soutien de la Fondation Avenir du Patrimoine à Paris, grâce à la générosité de Monsieur et Madame François Pinault, en mémoire de leur fille, Florence Rogers (1963 – 2021).

UNE RESTAURATION EXCEPTIONNELLE POUR LA CHAPELLE DE LA VIERGE

La chapelle n’avait pas connu de restauration d’ampleur depuis 1947. Le chantier, prévu d’avril 2023 à juin 2024, redonnera à cette œuvre d’art tout son rayonnement.

Actuellement très encrassés, assombris par des décennies d’empoussièrement et de pollution atmosphérique, les pein- tures, sculptures et vitraux vont retrouver leur éclat et révéleront la dimension baroque de cette œuvre d’inspiration italienne.

Détail d’un carré de nettoyage sur une des peintures situées près de l’entrée de la chapelle
Ville de Paris

DES COUPOLES PEINTES VICTIMES D'UNE HISTOIRE MOUVEMENTÉE

Incendies, bombardements, dégâts des eaux.. autant de drames subis au fil des siècles par ces chefs-d’oeuvre de la peinture monumentale. Les interventions de restauration doivent être adaptées à la grande diversité des matériaux et aux pathologies: fissures, soulèvements de la couche picturale, altérations de la surface. L’opération inclut près de 373m² de peintures. Après un dépoussiérage soigneux, la structure du décor sera consolidée et la couche picturale refixée.

Différentes techniques de nettoyage seront mises en oeuvre et, enfin, la retouche minutieuse et ponctuelle de la couche picturale permettra de retrouver une lisibilité d’ensemble tout en respectant l’histoire complexe de ce décor.

Détail du tabernacle du maître-autel après l’installation de l’échafaudage
© Jean-Baptiste Gurliat/Ville de Paris

Détail de la guirlande sculptée des frères Slotdz
© Jean-Baptiste Gurliat/Ville de Paris

Un décor baroque

Sous les coupoles, architectes et sculpteurs ont conçu un espace majestueux en utilisant le plâtre, le stuc, le carton pierre, le bronze doré, les marbres.. autant de matériaux modelés, fondus ou taillés avec virtuosité par des générations d’artistes. Du maître- autel à la couronne d’angelots en passant par la statue en marbre de Jean-Baptiste Pigalle, La Vierge et l’Enfant, les sculptures viennent compléter la magnificence des peintures.

UNE LUMIÈRE QUI RETROUVE SON RÔLE

Détail d’un carré de nettoyage représentant notamment un trompe-l’œil, faux marbre et angelot
Ville de Paris

Dans ce décor grandiose, la lumière doit façonner l’espace. Elle pénètre la chapelle par des verrières peintes de motifs floraux au chiffre de Marie en parties basses, ou des verrières géométriques, cachées au regard des fidèles par la seconde coupole.

Ces vitraux sont très encrassés et nombre d’entre eux ont été abimés au fil du temps. Ils n’assurent donc plus la protection optimale des peintures et des sculptures. Déposées puis restaurées en atelier, ces baies, datées pour la plupart du XIXe siècle, vont recouvrer l’étanchéité nécessaire à la conservation et leur translucidité d’origine. La lumière retrouvera son rôle en redessinant l’espace et en guidant le regard du visiteur vers la statue de la Vierge et l’Enfant.

Une pléiade d'artistes au service d'un décor exceptionnel

La chapelle de la Vierge, par sa longue histoire, a connu de nombreuses modifications et restaurations. Ainsi, beaucoup d’artistes s’y sont illustrés, intervenant tant sur l’aspect archirectural que dans le domaine de la peinture et de la sculpture.

Chapelle de la Vierge par Servandoni, 1903-1927, Eugène Atget, photographie sur papier albuminé
BNF, département des estampes et de la photographie.

Portrait de Charles de Wailly, anonyme, dessin CC0 Paris Musées / Musée Carnavalet – Histoire de Paris

Les architectes

Juste-Aurèle Meissonnier (1695-1750) : dessinateur, peintre, sculpteur, architecte, ornemaniste et orfèvre français. Il eut une grande influence dans le développement du style « rocaille », très décoratif, qui s’est répandu sous Louis XV. D’avantage connu pour ses projets d’orfèvrerie, il conçut le premier projet architectural de la chapelle de la Vierge.

 

Giovanni Niccolo Servandoni (1695-1766) : peintre et architecte franco-italien, il commença sa carrière comme décorateur de théâtre. Il fut chargé en 1729 de reconstruire la chapelle de la Vierge puis remporta en 1732 le concours pour la construction du massif d’entrée de l’église Saint-Sulpice, projet qui évolua beaucoup par la suite.

 

Charles de Wailly (1730-1798) : Prix de Rome d’architecture, académicien et architecte renommé, il travailla avec succès pour le roi Louis XVI. Ami de Servandoni, il fut choisi pour le chantier de reconstruction de la chapelle de la Vierge à la suite de l’incendie de 1762.

Les peintres

François Lemoyne (1688-1737) : Très influencé par les grands décors italiens lors de son séjour à l’Académie de France à Rome, ce peintre talentueux se fit remarquer par ses tableaux et ses grandes compositions. Il livra successivement deux commandes colossales : la voûte de la chapelle de la Vierge de Saint-Sulpice et plafond du salon d’Hercule au château de Versailles. Épuisé et fragilisé par un tel labeur, il se donna la mort, peu de temps après avoir été nommé premier peintre du Roi.

 

Antoine-François Callet (1741-1823) : peintre, de renom, il fut l’un des portraitistes officiels de Louis XVI. Il fut chargé de repeindre les parties endommagées de la voûte après l’incendie de 1762 et peignit la seconde coupole ouverte rajoutée par Charles de Wailly.

 

Charles (1819-v. 1880) et Théodore Maillot (1826-1888) : Théodore, Prix de Rome, peignit des tableaux et des décors d’églises. Associé à son frère, il restaura également un certain nombre de peintures dont celles de la chapelle de la Vierge, après les dégâts résultant de l’obus tombé sur la chapelle en 1871.

Détail du décor de la coupole en cours de décrassage sur laquelle on devine le tracé incisé de la fresque d’origine.

© Jean-Marc Moser/Ville de Paris

Les sculpteurs

Michel-Ange Slodtz, sculpteur du Roy, Laurent Cars (1699-1771), gravure

© Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts

René-Michel dit Michel-Ange Slodtz (1705-1764) : issu d’une famille d’artistes, en particulier de sculpteurs, il reçut le surnom de Michel-Ange en raison de son talent. Il est l’auteur des décors baroques du chœur de l’église Saint-Merry (4°). Outre la guirlande d’angelots de la chapelle de la Vierge, il réalisa le tombeau du curé Languet de Gergy, restauré en 2019, toujours visible dans la chapelle Saint-Jean-Baptiste.

Paul-Ambroise Slodtz (1702-1758) frère de René-Michel, professeur à l’Académie royale de peinture et de sculpture, il travailla avec lui à Saint-Sulpice. En plus des décors de la chapelle de la Vierge, ils réalisèrent les sculptures ornementales de la nef et des transepts. À la suite d’un incendie, la restauration du relief du transept sud s’est achevée en 2023.

Jean-Baptiste Pigalle (1714-1785) : membre de l’Académie royale de peinture et de sculpture, cet artiste très prisé du roi Louis XV et de son entourage, en particulier de Madame de Pompadour, était aussi habile dans le portrait que dans la grande statuaire civile et religieuse. Il est l’auteur de la Vierge et l’Enfant, mise en place en 1776. Il sculpta aussi la statue de la Vierge qui se trouve à l’église Saint-Eustache.

Esquisse pour la façade de l’hôtel de Ville, Jean-Baptiste Pigalle (1714-1785), sculpteur, 
Pierre Loison ou Loyson, sculpteur, 1881 CC0 Paris Musées / Musée Carnavalet- Histoire de Paris

L'histoire mouvementée de la chapelle de la Vierge

L’édification de la chapelle de la Vierge débute vers 1645 sous l’impulsion du curé Ollier. Après un premier décor mis en place dans les années 1710, c’est son successeur, Jean-Baptiste Languet de Gergy, qui relance un chantier décoratif de très grande ampleur. Pour mener à bien ce projet gigantesque, il organise une loterie et engage même ses fonds personnels.

 

Portrait de Jean Baptiste-Joseph Languet de Gergy, docteur de la Sorbonne, curé de Saint-Sulpice, 1750, Petit (d’après Louis-Nicolas Lespinasse)

© Bibliothèque municipale de Bordeaux

Portrait de Jean-Nicolas Servandoni (1695-1766), peintre et architecte v. 1760 par Jean-François-Gille Colson

CC0 Paris Musées /Musée Carnavalet -Histoire de Paris

L’architecte italien Jean-Nicolas Servandoni commence les travaux en 1729 et s’entoure des meilleurs artistes de son temps. Le décor de la voûte est ainsi réalisé par François Lemoyne, qui y peint une Assomption de la Vierge à fresque, de 1730 à 1732.

Toile préparatoire à la fresque de Lemoyne qui se trouve dans le presbytère de Saint-Sulpice.

© Jean-Marc Moser /COARC/Ville de Paris

La voûte de la coupole de la chapelle de la Vierge avant sa restauration.

© Jean-Marc Moser /COARC/Ville de Paris

 

Pour le visiteur de la chapelle, la composition donne l’impression que le plafond s’ouvre sur le ciel. Autour de la Vierge, une centaine de personnages peuple la surface peinte: les saints protecteurs de la paroisse, Pierre et Sulpice, des anges, des Docteurs de l’Eglise, le curé fondateur, l’abbé Ollier, et des paroissiens. A la base de la coupole, des angelots sculptés brandissent des guirlandes de fleurs et de fruits. Ils sont l’œuvre des frères Slodtz. A partir de 1748, la chapelle s’enrichit de quatre toiles de Carle van Loo sur ses murs ornés de marbres et de chapiteaux dorés.

Dans la nuit du 16 mars 1762, un incendie éclate à la foire de Saint- Germain. Il va se propager au chevet de l’église et gravement endommager la chapelle: la charpente et la fresque de Lemoyne subissent d’importants dégâts.

La Foire Saint-Germain pendant l’incendie (nuit du 16 au 17 mars 1762), Pierre-Antoine Demachy, peintre, 1762.

CC0 Paris Musées / Musée Carnavalet – Histoire de Paris

Un des multiples incidents qui a émaillé l’histoire de la chapelle : explosion d’un calorifère en 1858.
Ville de Paris / Bibliothèque historique

De 1774 à 1777, sous la direction de l’architecte Charles de Wailly, élève de Servandoni, une nouvelle génération d’artistes. recompose la structure et le décor de la chapelle, au service d’une mise en scène spectaculaire. Surmontant le maitre-autel, une niche est aménagée pour accueillir la Vierge et l’Enfant de Jean-Baptiste Pigalle, dans un nouvel espace accentuant la profondeur des lieux grâce à un éclairage naturel astucieusement dissimulé.
L’architecte crée également une deuxième coupole, ouverte, dissimulant les parties basses du décor peint par Lemoyne, très atteintes par les flammes 12 ans plus tôt. Cette « amorce de coupole », richement ornée de bouquets de fleurs et de scènes de la vie de la Vierge par Antoine-François Callet, accentue l’aspect théâtral de la chapelle.

Le destin de la chapelle bascule une nouvelle fois durant la guerre franco-prussienne (1870-1871) un obus perfore la coupole, faisant disparaître un pan entier des peintures de la chapelle. Dès l’année suivante, les frères Charles et Théodore Maillot restaurent les décors subsistants et recomposent les éléments perdus. Plusieurs autres restaurations partielles sont réalisées au XX° siècle, jusqu’à la dernière de 1947.

statue de la vierge marie

La Vierge et l’Enfant de Jean-Baptiste Pigalle avant restauration.

La Chapelle Saint-Maurice et Sainte-Jeanne d'Arc

Cette chapelle était dédiée à saint Maurice avant la canonisation de Jeanne d’Arc en 1920. Son décor est dû au peintre Auguste Vinchon (1789-1855) qui reçut de nombreuses commandes pour des bâtiments officiels comme la Bourse de commerce de Paris, le palais du Louvre, l’Assemblée nationale, et religieux telle l’église Notre-Dame-de-Lorette.

Auguste Vinchon, qui achève le décor en 1822, a représenté les épisodes de la vie du saint Saint Maurice refusant de sacrifier aux faux dieux et Saint Maurice et ses compagnons massacrés par l’armée romaine. Sur la voûte, d’un bleu profond, sont représentés des anges qui apportent palmes et couronnes aux martyrs de la légion thébéenne. Dans les pendentifs, 4 vertus sont figurées : la Force, la Foi, l’Espérance et la Charité. 

La voute de la chapelle avec les 4 vertus.

© Jean-Marc Moser /COARC/Ville de Paris

 

La technique de la fresque a été initialement employée dans la chapelle. Ce procédé étant mal adapté au climat francilien, les œuvres de Vinchon se sont rapidement dégradées. Ceci explique en partie l’état spécifique de ces décors qui ont dû, à plusieurs reprises au XIXe et XXe siècle, être complétés ou restaurés au gré des détériorations.

La restauration des décors peints, vitraux et sculptures de cette chapelle permettra de clôturer le cycle du bas- côté sud de la nef, après les restaurations, en 2021, de la chapelle des Saints-Anges peinte par Eugène Delacroix et de la chapelle des Âmes du Purgatoire décorée par François Joseph Heim.

Saint Maurice refusant de sacrifier aux faux dieux.

© Jean-Marc Moser /COARC/Ville de Paris

Saint Maurice et ses compagnons massacrés par l’armée romaine.

© Jean-Marc Moser /COARC/Ville de Paris