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Semaine de prière pour l’unité des chrétiens

Semaine de prière pour l’unité des chrétiens

Comme chaque année, nous consacrons une semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Elle se termine par la célébration liturgique de la conversion de Saint-Paul, le 25 janvier.
Nous avons la chance d’avoir, toutes proches de notre paroisse, l’église protestante unie de Pentemont-Luxembourg (58 rue Madame), avec laquelle nous organisons, lorsque nous ne sommes pas confinés, les « déjeuners d’hivers » et la paroisse orthodoxe Roumaine sainte Parascève – sainte Geneviève, que nous accueillons dans notre crypte. J’ai déjà rencontré les responsables de ces églises : les pasteurs Christian Baccuet et Andreas Lof pour la première et le père Razvan Ionescu pour la seconde. Nous espérons bien permettre à nos communautés mutuelles de se rencontrer davantage, dès que la situation sanitaire le permettra. Les divisions dans l’Église sont un scandale que le Christ nous invite à surmonter, un contre-témoignage pour les non-chrétiens et pour les chrétiens eux-mêmes. C’est vrai à tous les niveaux, au sein de nos communautés, de nos paroisses et de nos propres familles.
Depuis le concile Vatican II, le mouvement œcuménique a permis des avancées considérables dans le domaine de l’unité : une meilleure compréhension mutuelle de nos différences, une traduction commune de la Bible et un travail commun autour de son interprétation.
Au cours des 50 dernières années, nous avons pu parvenir, avec les différentes églises orthodoxes, à des accords de reconnaissance mutuelle qui affirment clairement que nous partageons la même foi et que nos divisions sont davantage les fruits de circonstances politiques et culturelles. Ils ont été signés avec plusieurs Églises séparées par les conciles des 4ème et 5ème siècles (Églises monophysites et nestoriennes). Avec les orthodoxes, le pape Paul VI et le patriarche Athenagoras 1er ont fait, en 1965, une déclaration commune annulant les sentences
d’excommunication réciproque du grand schisme de 1054. Côté protestant, la déclaration commune sur la justification, signée en 1999 par les représentants de l’église catholique et de deux fédérations protestantes, a permis de reconnaître qu’au-delà de nos sensibilités liturgiques, nous étions d’accord sur des points qui nous avaient pourtant divisés pendant cinq siècles.
Beaucoup de chemin reste à parcourir, et les derniers mètres sont parfois les plus longs à franchir car lorsque les grandes questions ont été tranchées, une multitude de « petits » éléments restent à régler, notamment la question de l’autonomie des églises, avec l’orthodoxie ; et celle des sacrements et du culte marial, avec les protestants. Là aussi des progrès ont été faits et sont toujours en cours.
Mais ce qui permet vraiment d’avancer, c’est de nous connaître et de nous apprécier mutuellement, notamment en collaborant ensemble le plus souvent possible. Ici, la balle est dans le camp de chacun d’entre nous : saisissons toutes les opportunités pour nous y mettre.
Ce sera aussi l’occasion de découvrir qu’au-delà des divisions liées au péché, beaucoup de différences peuvent aussi être vues sous l’angle de richesses et de complémentarités. J’ai eu la chance de faire plusieurs, sessions d’enseignement, à l’institut œcuménique de théologie, al-mowafaqa, à Rabat : un institut porté par les églises catholiques, réformées et évangéliques, où se côtoient et vivent ensemble des étudiants établis au Maroc. Chaque jour, j’ai pu apprécier la complémentarité entre la grande sensibilité à la Parole de Dieu, des évangéliques ; l’attention aux sciences humaines, côté réformé, et le souci d’ancrer la vie spirituelle dans la tradition de l’Église, côté catholique. Les étudiants qui passent deux ou trois années ensemble en reviennent transformés dans leur regard porté sur les autres : ils n’ont plus de préjugés, ne font plus de simplifications hâtives … mais ont un grand désir d’avancer ensemble dans la foi, sans nier les différences qui demeurent.
Parce que les grands chantiers de l’œcuménisme ont déjà été abordés, la tentation serait de croire qu’il n’y a plus d’avancées possibles entre nous, ou bien de nous satisfaire de notre entente cordiale sans chercher à aller plus loin. Il me semble qu’il y a d’une part beaucoup d’approfondissements mutuels à vivre, et surtout qu’il y a beaucoup de chemin à parcourir ensemble pour que l’œcuménisme devienne une réalité naturelle dans notre foi.
Père Henri de la Hougue