En direct
[vc_separator type='transparent' color='' thickness='' up='20' down='7']
Contactez nous !
Aidez nous !

L’entrée messianique à Jérusalem

L’entrée messianique à Jérusalem

Une entrée discrète

On peut parfois imaginer l’entrée de Jésus à Jérusalem comme un évènement qui aurait fait la Une de l’actualité à Jérusalem. Sans doute que les titres donnés par certaines bibles à cet épisode y contribuent : « l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem » titre la traduction œcuménique de la Bible.

Vous parlez d’un triomphe ! Jésus sur un petit âne qui ne lui appartient même pas, que les disciples devront rendre après l’épisode, avec quelques vêtements en guise de selle, des disciples qui mettent sur le passage quelques vêtements et quelques branchages en criant : « Hosanna béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ».

Lorsque l’on se rend compte de la dimension dérisoire de l’épisode des rameaux, on comprend mieux que l’ensemble de la population soit resté assez indifférente à la condamnation de Jésus. La plupart des habitants de Jérusalem n’ont sans doute jamais entendu parler de cette entrée de Jésus à Jérusalem. Les moyens de communication de l’époque ne permettaient pas de faire le « buzz » autour d’un petit événement.

Jésus était-il naïf?

Jésus était-il naïf ? Pensait-il que cette entrée allait toucher les cœurs et permettre aux chefs religieux de changer d’attitude à son égard ? Pensait-il que des foules le suivraient en masse, obligeant ces chefs religieux à l’écouter ?

Non, Jésus est tout à fait lucide sur son avenir et s’il fait cette entrée à Jérusalem, ce n’est pas pour « renverser la vapeur », mais pour que ses disciples comprennent le sens de sa passion.

Le Messie que Jésus dévoile

Jésus se présente comme le Messie et il est accueilli par ses disciples comme tel. Beaucoup pensaient que Jésus dévoilerait son jeu à Jérusalem et allait s’imposer devant les chefs religieux et politiques à grand renfort de miracles. Mais ce n’est pas ce messie-là que Jésus dévoile : c’est un messie serviteur dont parle Isaïe dans la première lecture, qui partage la vie de son peuple, y compris ses souffrances, qui porte sur lui les péchés de son peuple et devient le signe, par sa souffrance, sa mort et sa résurrection, d’un salut pour le monde entier.

 

Le signe de Zacharie

Pour expliquer cela, Jésus reprend le signe messianique annoncé par le prophète Zacharie, dont les écrits étaient bien connus par les disciples : Voici ce que dit Zacharie (9-10) :

« Exulte de toutes tes forces, fille de Sion ! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici ton roi qui vient à toi : il est juste et victorieux, pauvre et monté sur un âne, un ânon, le petit d’une ânesse.

Ce roi fera disparaître d’Éphraïm les chars de guerre, et de Jérusalem les chevaux de combat ; il brisera l’arc de guerre, et il proclamera la paix aux nations. Sa domination s’étendra d’une mer à l’autre, et de l’Euphrate à l’autre bout du pays ».

En faisant ce geste, Jésus rappelle d’une part aux disciples que le Messie qui doit se manifester n’est pas un chef politique ou militaire : il est assis sur un jeune âne quand il y a en face des chars de guerre et des chevaux de combat, mais c’est justement par la non-violence, par sa présence pacifique dans un monde dominé par la violence qu’il veut manifester son règne de justice. Si Jésus veut vraiment changer les choses, ce n’est pas en devenant un roi plus fort que les autres qui imposerait d’extérieur sa justice, mais manifestant le règne de Dieu, un règne accessible à tous, qui s’impose par la simple présence de Jésus dans le cœur des hommes.

D’autre part, Jésus explique aux disciples pourquoi, bien qu’il doive être arrêté, souffrir et mourir, pour et avec le peuple, ce n’est pas un échec de sa mission messianique, mais au contraire c’est l’accomplissement de cette mission.

Et pour nous aujourd’hui?

Et à nous-même, aujourd’hui, cet évangile des rameaux vient nous rappeler le sens de ce que nous allons vivre pendant toute la semaine : même si les chrétiens pratiquants sont devenus minoritaires en France, et que beaucoup n’accordent pas beaucoup d’importance à la mort et la résurrection du Christ dans leur vie, ne pensons ni que la mission du Christ est un échec, ni qu’elle est secondaire : c’est en continuant à célébrer sa passion de manière très modeste au cœur du monde, que nous pourrons témoigner de l’amour d’un Dieu qui ne s’impose pas par la force mais qui vient donner l’espérance et la vie à tous ceux qui veulent la recevoir.