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« Jésus après sa résurrection »

« Jésus après sa résurrection »

Pourquoi les disciples ont-ils du mal à reconnaître le Christ après sa résurrection ?

Dans le récit évangélique des apparitions du Christ ressuscité que nous entendons en ce temps de Pâques, on peut s’étonner de la difficulté des proches de Jésus à le reconnaître : à chaque fois, il faut un ou plusieurs signes pour que les disciples puissent comprendre que c’est bien Jésus, le même Jésus avec lequel ils ont vécu pourtant pendant trois ans. Comment comprendre cette difficulté à le reconnaître ?

Pourquoi le Christ était-il si différent après sa résurrection ?

A partir des textes évangéliques eux-mêmes, nous pouvons dégager quelques repères qui peuvent nous éclairer et nous permettre d’approfondir notre foi :
1. Après sa résurrection, le Christ ne vit plus avec ses disciples comme avant. Il ne reprend pas le cours de sa vie terrestre avec eux. Le Christ n’est plus visible à leur côté 24 heures sur 24. Il leur apparaît simplement à quelques reprises. Les disciples doivent donc faire face à la même réalité que nous : ils sont désormais, comme nous, dans le régime de la foi : ils doivent vivre en sachant que le Christ est ressuscité et vivant, mais sans le voir et en ayant parfois le sentiment de son absence.
2. Lorsque le Christ apparaît à ses disciples, ce n’est jamais à leur demande, mais toujours à l’initiative du Christ lui-même.
3. Lorsqu’il se « fait voir » ou qu’il se « tient au milieu d’eux », c’est toujours en vue d’une rencontre personnelle ou en petit groupe où chacun est invité à reconnaître le Christ, à lui redonner sa confiance puis à témoigner à son tour de sa foi ou du royaume de Dieu.
4.  Lors de ces apparitions, le Christ n’est pas dans le mode d’existence qu’il avait avant sa mort. Il n’est plus soumis aux
lois physiques de la nature, puisqu’il peut apparaître où il veut et disparaître aussitôt. Le Christ ne vit désormais plus de manière terrestre auprès de quelques-uns, mais se fait tout à tous (cf. Mt 28, 20 : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ».
5. Reconnaître le Christ ne se fait donc plus de manière évidente comme lors de sa vie terrestre. C’est le fruit d’une décision de foi, suite à la reconnaissance d’un signe : les traces de ses plaies, l’appel de son nom, le signe de la pêche miraculeuse, la relecture des Écritures, le pain rompu…
6. Le Christ n’apparaît pas non-plus dans le mode d’existence qu’il avait avant son incarnation, comme si l’incarnation n’avait été qu’une étape provisoire. On constate qu’il reste marqué définitivement par l’incarnation : d’une part ses plaies témoignent de l’amour qu’il a donné pendant sa vie à l’humanité ; d’autre part les liens d’amitié tissés entre le Christ et chacun(e) des disciples demeurent au-delà de sa mort (c’est grâce à ce lien que Marie-Madeleine le reconnaît à l’appel de son nom) ; enfin les paroles et les signes qu’il a posés durant sa vie terrestre, notamment lors du dernier repas, sont les moyens de maintenir effectif le lien entre notre monde et celui du ressuscité. L’incarnation est donc une réalité qui marque définitivement la nature du Fils de Dieu. C’est en ce sens que Saint-Paul dit qu’il est « le premier ressuscité d’entre les morts » (1 Co 15, 20) : il est le premier qui a pleinement assumé la nature humaine et qui est maintenant définitivement auprès du Père.
7. C’est le don de l’Esprit Saint qui donne aux apôtres l’assurance que le Christ est non seulement ressuscité et vivant, mais qu’il est bien présent avec eux à chaque instant de leur vie. Dans l’évangile de saint Jean, l’Esprit Saint que souffle Jésus sur ses apôtres (Jn 20, 22) leur donne l’assurance pour affirmer à Thomas qu’ils ont vu le Seigneur (alors qu’avant ils doutaient de la réalité de la résurrection). Dans les Actes des Apôtres, le don de l’Esprit Saint lors de la Pentecôte permet à chacun d’annoncer la Bonne Nouvelle (Ac 2, 4).
8. Le fait que le Christ ressuscité ne puisse plus être enfermé dans les réalités de notre monde terrestre, tout en étant en lien avec ce monde terrestre, nous ouvre un chemin concret d’espérance pour notre propre vie après la mort. C’est ce monde-là que nous appelons « le ciel » ; « aller au ciel » ou « entrer au paradis » signifie « être auprès du Christ après notre mort ». C’est le sens de la promesse faite au bon larron : « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. » (Lc 23,43).
Le ciel qui nous attend est donc libéré des contingences de ce monde, marquées par le péché, et pourtant il préserve tous les liens d’amour qui construisent notre humanité. Nous y serons transfigurés avec le Christ pour la vie éternelle. Voilà la bonne nouvelle pour chacun d’entre nous, la conséquence positive dont témoignent les difficultés que les disciples ont eu à reconnaître Jésus après sa résurrection.
Père Henri de La HOUGUE