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« Vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les réalités d’en-haut »

« Vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les réalités d’en-haut »

Dix jours entre l’ascension et la Pentecôte

Nous sommes dans ce bref temps de dix jours entre l’ascension et la Pentecôte. Les apôtres n’ont pas encore reçu l’Esprit-Saint et pourtant, ils ont déjà les yeux tournés vers le ciel, attendant le retour du Christ.

Le Christ nous invite à entrer dans cette attitude d’attente de son retour qui nous permet de porter un regard d’espérance sur le monde et d’orienter toute notre vie vers ce salut. L’attention spirituelle caractéristique de ce temps est très bien résumée par Paul dans sa lettre aux Colossiens  : «  Si donc vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les réalités d’en haut : c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu. Pensez aux réalités d’en haut, non à celles de la terre. »(Col 3, 1-2)

Ça veut dire quoi « penser aux réalités d’en haut » ? Ça ne veut pas dire attendre passivement la fin des temps comme si on se réfugiait dans la croyance pour éviter d’affronter les difficultés du monde…

C’est au contraire vivre d’autant plus pleinement ce que nous avons à vivre que nous lui donnons du relief, en laissant toute sa place à la dimension spirituelle de la promesse du salut à la fin des temps.

Donner du relief à nos vies

Vous connaissez le principe des trois dimensions qui donnent du relief : largeur, profondeur, hauteur. Et bien le fait de croire au salut du monde à la fin des temps, nous permet de voir notre vie avec tout le relief que Dieu veut lui donner :

On peut regarder notre vie en une seule dimension, lorsqu’on est accaparé : la vie est comme un agenda sur une feuille de papier dont on perçoit, en quelque sorte, toute la largeur, c’est-à-dire l’ensemble des activités qu’on aura à faire dans les jours qui suivent : les activités s’enchaînent les unes après les autres de manière séquentielle : certaines nous plaisent plus que d’autre, mais on a du mal à repérer le sens de toutes ces activités, tellement on est parfois pris dedans, tellement on a parfois le « nez dans le guidon » comme quelqu’un qui ferait un travail répétitif, sans comprendre en saisir le sens.

Si on ajoute une autre dimension, la profondeur qu’on peut donner humainement à nos vies, on peut davantage mesurer le sens de nos activités, repérer les choses plus ou moins importantes, poser des choix qui vont orienter notre vie. On arrive mieux appréhender l’ensemble de notre vie et à faire des choix en conséquence.

Mais s’il manque encore la dimension spirituelle de la foi dans le salut à la fin des temps, notre vie manque encore de liberté et de relief, car nous sommes trop tributaires de l’esprit du monde.

Si on veut vraiment comprendre le sens de sa vie et faire des choix qui mènent au bonheur pour nous et pour les autres, si on veut comme dit le Christ, « recevoir sa joie et en être comblés », alors nous sommes invités par lui à regarder notre vie avec une troisième dimension, en prenant de la hauteur, en ayant, comme lui, les yeux régulièrement « levés vers le ciel », c’est-à-dire en ne cherchant pas uniquement notre bonheur terrestre, mais en faisant de notre vie terrestre un chemin pour la vie éternelle.

  • Cela nous permet d’apprendre, comme dit Jésus d’être « dans le monde » sans « appartenir au monde ».
  • Cela nous permet aussi de mieux vivre les épreuves que nous traversons.

Être du monde sans appartenir au monde

1- Vivre dans le monde sans « appartenir au monde », c’est accepter que notre vie terrestre soit un passage vers le ciel. Comme l’a dit le P. Raphaël dans son homélie de l’Ascension, le Christ en montant au ciel est un « premier de cordée » et il nous attend au sommet. C’est donc auprès de Dieu que nous trouverons l’accomplissement de notre bonheur, personnellement et collectivement.

Cette certitude change notre rapport au monde :

  • Aux biens matériels, puisque nous les utilisons, mais nous n’en faisons pas le but de notre vie : le but de notre vie n’est pas de nous enrichir, d’avoir les derniers vêtements ou objets à la mode, ni même d’être riches. Sinon nous serions des pauvres d’esprit et nous ne serons jamais vraiment heureux. Ce sont des moyens, nécessaires, mais secondaires
  • Aux personnes, puisqu’elles ne sont pas seulement des personnes qui peuvent nous apporter quelque chose ici-bas, mais des personnes que le Seigneur nous a données à rencontrer, qu’il nous demande d’aimer, auxquelles ils veut que nous soyons unis  en son nom, comme le Père et lui sont unis, et qui sont des partenaires sur notre route vers le ciel.
  • Au temps, parce que, si la vie terrestre n’est qu’une étape de notre vie, alors nous pouvons en relativiser les joies et les épreuves pour en faire une préparation de la vie avec Dieu
  • À la terre et à la nature puisque celles-ci ne sont pas uniquement des biens à consommer, mais des biens à faire fructifier pour le service de toute l’humanité, en particulier des générations qui nous suivront.

L’espérance du salut auprès de Dieu à la fin des temps oriente nos priorités : Jésus prie le Père pour que nous soyons « sanctifiés dans la vérité », c’est-à-dire que l’Esprit de Vérité, l’Esprit Saint, oriente vraiment nos désirs, nos actions, nos paroles et nos pensées. Si nous regardons la vie avec cette « troisième dimension », nous serons bien mieux équipés :

  • pour vivre l’instant présent avec la certitude que les petites choses de notre vie peuvent être des grandes choses pour Dieu : des conversations, des rencontres qui vont avoir en grand impact dans la vie de notre entourage.
  • Pour pouvoir librement nous engager sur des projets qui n’apparaissent pas nécessairement faciles, mais que Dieu attend de nous

Vivre avec foi et confiance les épreuves du temps présent

Enfin c’est aussi cette espérance de la vie heureuse après la mort qui permet de trouver un sens à notre vie lorsque celle-ci traverse des épreuves. Non pas que les épreuves de santé physique ou psychologiques seraient voulues par Dieu, mais que Jésus, par son Esprit est à nos côtés lorsque nous les traversons, et que la vie ne s’arrête pas à ces épreuves, si dures soient elles, et même lorsqu’elle mène à la mort. Le Christ est ressuscité et il nous sauvera de la mort pour être à ses côté dans la joie du ciel.

Amen