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« Le Tabernacle »

« Le Tabernacle »

L’arrivée d’un nouveau tabernacle dans une église est un événement marquant. Dans les églises où il n’y a qu’un tabernacle, il est le lieu principal d’adoration du Saint Sacrement et a un impact esthétique direct sur la prière de tous les fidèles qui s’y rendent prier. Dans notre grande église, où il y a plusieurs lieux de prière et plusieurs tabernacles, c’est un peu moins visible, mais tous ceux qui fréquentent l’arrière-chœur ont déjà pu remarquer ce nouveau tabernacle arrivé il y a deux semaines.

Avant l’incendie de Notre-Dame et le réaménagement du chœur principal, l’arrière-chœur de notre église servait régulièrement de lieu de culte, pour les assemblées de 70 à 100 personnes. Depuis, même s’il est moins utilisé à cause de la place occupée par le podium du maître-autel, il continue à servir pour des obsèques ou différents offices, comme ceux que nous avons eus lors du Triduum pascal. Il est aussi le lieu où l’on dépose le Saint Sacrement pendant les célébrations dominicales et toutes les grandes célébrations qui se déroulent au maître-autel. Il était donc important, qu’il y ait un tabernacle digne de ce lieu, pour remplacer le petit tabernacle provisoire dont les portes commençaient à rouiller.

Il y a trois ans, grâce à un mécène de notre paroisse, le père Lacroix avait donc demandé à un artiste contemporain, Jivko, qui expose en ce moment à l’Orangerie du Sénat, de réaliser un beau tabernacle, qui nous a été livré il y a quinze jours. Entre-temps, l’arrière-chœur a été transformé et il nous faudra voir comment y mettre ce tabernacle en valeur pour qu’il favorise au mieux la prière des fidèles. Mais nous profitons de la fête du Corps et du Sang du Christ, ce dimanche, où les enfants du catéchisme et des écoles voisines font leur première communion, pour bénir ce tabernacle.

C’est l’occasion aussi, de nous réapproprier cette invitation faite par notre curé fondateur, Jean-Jacques Olier, à venir souvent nous recueillir quelques minutes devant le tabernacle et faire ainsi des « visites au Très Saint Sacrement ». Dans son recueil sur La Journée chrétienne, il en précise le sens et les modalités[1] :
Parce qu’il est bien difficile au chrétien d’être toujours centré sur le Christ, et que la tentation de nous détourner de l’essentiel est constamment présente dans nos journées, les visites au Saint Sacrement peuvent être une bonne aide spirituelle. Dans l’Eucharistie, le mystère de l’incarnation se manifeste et se « dilate » dans le monde entier : le Christ fait homme se donne à tous. La prière devant le Saint Sacrement est donc l’occasion de le réaliser et d’en rendre grâce. Le Christ, par son Esprit, vient agir en nous, prier en nous et rendre grâce en nous au Père, auquel nous devons tout.
La prière devant le Saint Sacrement nous introduit en présence du Dieu Trinité, alors que nous ne pouvons pas le voir de nos yeux. Le Saint Sacrement nous met aussi plus directement en présence du Christ dans son humanité. En priant devant le tabernacle,
nous pouvons contempler l’action du Christ dans le cœur des hommes, contempler sa sainteté qui se diffuse dans le monde. Dans le saint Sacrement, le Christ vient aussi se présenter à nous pour pallier nos incapacités à nous donner totalement au Père et aux hommes. Comme dit saint Paul « ce n’est plus nous qui vivons, mais le Christ qui vit en nous » (Gal 2, 20).

Quelle attitude spirituelle adopter lorsque nous allons prier devant le Saint Sacrement ? Jean-Jacques Olier propose trois démarches :

Une démarche d’humilité : reconnaitre que nous sommes bien petits devant la grandeur de Dieu, indignes de nous présenter devant lui, reconnaître notre incapacité à vivre selon sa volonté par nos propres moyens.

Une démarche d’adoration : adorer la grandeur, la lumière, la sainteté, l’amour du Christ envers son Père qui se manifeste dans le Saint Sacrement. S’unir à la joie du Père de voir l’œuvre du Christ se poursuivre par son Esprit Saint.

Une démarche de communion : invoquer d’abord l’Esprit du Christ, afin qu’il nous vivifie, qu’il nous fasse vivre de la relation qu’il a avec son Père ; puis se tenir en paix et en silence pour laisser opérer en nous l’Esprit-Saint ; et enfin s’unir au Christ dans la relation d’abandon et d’unité qui le lie au Père.

En ce jour de fête, la bénédiction du nouveau tabernacle est donc l’occasion, pour nous tous, de rendre grâce au Seigneur pour le don du Sacrement du Corps et du Sang du Christ et de renouveler notre prière, en n’hésitant pas à aller régulièrement devant le tabernacle, en général celui de la chapelle de la Vierge, ou bien ce nouveau tabernacle de l’arrière-chœur lorsqu’il est utilisé, pour faire une visite au Saint Sacrement.

Henri de La Hougue

[1] La journée chrétienne p. 152-164 in Catéchisme chrétien et Journée chrétienne, Le Rameau, Paris, 1954.