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la multiplication des pains (le salut offert à tous)

la multiplication des pains (le salut offert à tous)

Le pouvoir de donner le salut à tous les hommes

Nous venons d’entendre le récit très connu de la multiplication des pains et nous pourrions le comprendre trop rapidement comme une manifestation du super pouvoir qu’avait Jésus sur les réalités matérielles. Mais si nous nous arrêtions-là, je crois que nous passerions à côté du sens profond de ce récit.  

La vraie question ça n’est pas la capacité de Jésus à multiplier les pains, mais sa capacité à apporter le salut à tous les hommes. Pour comprendre cela, il faut d’abord s’arrêter à deux éléments de contexte :

Le contexte de la multiplication des pains

  1. Pendant les 40 années passées au désert la préoccupation majeure du peuple était de trouver de l’eau et de la nourriture pour tous. Et dans la mémoire du peuple, on se rappelle combien Dieu a providentiellement veillé sur son peuple ; combien la manne, cette mystérieuse croûte comestible a été comme « le pain tombé du ciel » un don de Dieu pour que le peuple reste en vie.C’est pour cela que dans la bible, les miracles concernant la nourriture ont toujours été compris comme des manifestations privilégiées de la présence de Dieu. Le miracle du sac de pain qui ne se vide pas (1ère lecture) a été compris par les gens comme une preuve qu’Élisée est bien un prophète qui vient de Dieu et que Dieu continue de veiller sur son peuple.
  2. A l’époque de Jésus il y avait forte attente messianique : beaucoup de juifs attendent à cette époque un Messie qui allait les libérer de l’occupant romain et rétablir le Royaume d’Israël. Ce messie sera à la fois un nouveau prophète (un « nouveau Moïse », ou « Elie qui revient ») et un nouveau roi (un « nouveau David »). Les foules qui suivent Jésus sont dans cette attente et guettent les signes que Jésus pourra donner pour faire de lui leur prophète et leur roi.

Jésus dévoile qui il est et ce qu’il vient apporter

Or voilà que Jésus lui-même gravit la montagne, lieu traditionnel de la manifestation de Dieu, et accomplit le signe de la multiplication des pains, alors que la fête de la Pâque était proche, une période où tous se remémorent la traversée du désert et se souviennent du don de la manne.

Jésus ne cherche pas à faire un miracle pour épater les foules, mais à faire un signe pour que ses proches comprennent qui il est et ce qu’il vient apporter.

  • Ces foules sont là, nous dit l’évangile, parce qu’elles ont vu les guérisons qu’il opérait, mais Jésus veut à présent franchir une nouvelle étape dans la révélation de sa mission messianique : il n’est pas seulement un guérisseur, il est celui qui est capable de nourrir son peuple, comme Dieu au désert, celui qui donne la vie. Jésus choisit de faire ce signe de la multiplication des pains, car ce signe, dans ce contexte, va tout de suite évoquer pour la foule une manifestation de Dieu qui se rend présent aux foules.

Le Christ vient apporter le salut

Le but de Jésus n’est pas de montrer qu’il peut multiplier les pains, mais de montrer qu’il est bien le messie, un messie qui vient donner le salut.

  • Lorsqu’il avait été tenté par la faim au désert et que le diable l’avait invité à transformer les pierres en pain, Jésus avait répondu : « l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de tout ce qui sort de la bouche de Dieu ». Même si Jésus donne ici à la foule de quoi manger, le sens de cette multiplication des pains est d’abord spirituel. La question fondamentale n’est pas une question de nourriture terrestre, mais une question spirituelle : il s’agit du don de la vie avec Dieu, du don du salut. (D’ailleurs, la foule n’est pas vraiment dans le désert, et Jésus aurait très bien pu, comme le suggère l’évangile de Marc, la renvoyer dans les campagnes acheter de quoi manger).
  • La discussion entre Jésus et les apôtres vise à bien leur montrer que par eux-mêmes, sans l’intervention de Dieu, ils sont incapables de nourrir les foules, autrement dit que le peuple d’Israël, sans l’intervention du Messie, est incapable de donner le salut au monde entier.
  • Pour faire ce signe, Jésus utilise les pains et les poissons apportés par un jeune garçon inconnu. Cet apport, c’est l’apport de notre humanité pour le salut du monde : il est dérisoire. Sans Dieu nous ne pouvons pas faire grand-chose. Mais le Christ veut s’en servir pour accomplir son signe, comme il veut se servir de nous et de nos propres forces, si dérisoires soient-elles, pour porter le salut au monde.
  • Il reste douze paniers ; ce chiffre est symbolique : c’est le nombre des tribus d’Israël, le nombre des apôtres, c’est le symbole de la multitude (le chiffre 3) multiplié par celui de l’universalité (le chiffre 4). Cela signifie qu’avec ce qu’il reste, le Christ peut apporter le salut au monde entier.

Le signe de la multiplication des pains a été efficace et bien compris, au moins à un premier degré : ceux qui ont vu le signe, disent que Jésus est bien le « Prophète annoncé, celui qui vient dans le monde », c’est-à-dire le Messie et ils cherchent à se l’accaparer pour faire de lui leur roi.

  • Mais Jésus se retire dans la montagne car il n’est pas venu pour cela. Il n’est pas un messie politique.
  • Même si beaucoup ont vu le signe et compris que c’était un signe messianique, il faudra encore de nombreuses étapes avant que la signification de ce geste puisse être vraiment compris en profondeur… nous laissons cela pour les prochains dimanches…

Mais que pouvons-nous retenir de ce texte pour notre propre foi ? Comment nous préparer à entendre la suite de ce texte dimanche prochain ?

Trois questions pour nous préparer à comprendre la suite du texte

Je vous propose trois questions qui peuvent nous y aider ;

  • De quoi avons-nous faim ? Qu’est ce qui vraiment nourrit notre vie, en dehors de la nourriture matérielle ? Qu’est ce qui donne sens à notre vie ?
  • Qu’attendons-nous du Christ pour répondre à cette faim ? Qui est-il vraiment pour nous ?
  • Comment notre foi en Jésus-Christ nourrit-elle déjà notre existence ?