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Redire oui au Christ

Redire oui au Christ

(Homélie du 22 août 2021- Jn 6, 60-69)

Depuis un mois, en plusieurs épisodes, nous entendons le long discours prononcé par Jésus à la synagogue de Capharnaüm après la multiplication des pains :

Comme dans les séries télévisées, je vous fais un petit rappel des épisodes précédents afin de bien comprendre les enjeux du passage d’aujourd’hui

Rappel des épisodes précédents:

Épisode 1 (25 juillet) : Jésus multiplie les pains, non pas pour démontrer sa capacité à faire des miracles surnaturels mais comme signe qu’il est porteur du salut

Épisode 2 (1er août) : Jésus explique le signe à partir de la manne donnée au peuple par l’intercession de Moïse. Quand Dieu a voulu nourrir son peuple au désert, c’était le signe du salut et de la vie éternelle que Dieu veut donner à tous. La multiplication des pains est le signe que cela se réalise avec Jésus. Jésus est le pain de la vie : celui qui vient à lui n’aura jamais faim et trouvera en lui ce salut.

Épisode 3 (8 août) : Accueillir jésus comme source de notre salut nécessite de renoncer à voir en Jésus un simple homme, comme les autres, mais à voir en Jésus Dieu lui-même qui vient nous donner part à sa vie : celui qui est en communion spirituelle avec lui reçoit la vie même de Dieu et la résurrection

Épisode 4 (15 août) : Que nous n’avons pas entendu parce que les textes ont été éclipsés par ceux de la fête de l’Assomption : le moyen concret qui nous est donné pour être en communion avec lui, c’est de manger sa chair et de boire son sang. Le Christ fait allusion ici à la vie qu’il va donner en mourant sur la croix et au signe de la communion à son corps et son sang qu’il proposera à ses disciples lors de la dernière Cène.

Se positionner par rapport à ce discours du pain de vie

Nous voici au dernier épisode, celui où les auditeurs de Jésus se positionnent par rapport à ce discours :

  • Pour beaucoup le discours est difficile à entendre : même s’ils ont vu le signe de la multiplication des pains, ils acceptent de voir en lui un guérisseur ou un homme inspiré par Dieu, mais n’acceptent de voir en Jésus le Fils de Dieu.
  • D’autre ne comprennent tout simplement pas le discours de Jésus et ne cherchent pas à le comprendre davantage. La question religieuse les intéresse, mais ils abandonnent dès que cela devient un peu complexe.
  • D’autres sont pris par le matérialisme : ils étaient intéressés par un homme capable de multiplier les pains ou des guérir les malades, mais ils n’ont pas envie d’aller plus loin : ce qui les intéresse c’est d’abord le bien-être matériel. Jésus a beau leur dire que la chair n’est capable de rien et que l’on a besoin de vivre en esprit pour accueillir la vie dans toute sa richesse, rien n’y fait.
  • D’autres cherchent d’abord leur propre intérêt et voient en Jésus quelqu’un qui fait de l’ombre à leur autorité… ils seront capables de chercher à faire périr Jésus
  • D’autres enfin, les Douze et quelques autres, acceptent de recevoir le message de Jésus, de lui faire confiance étant donné tout ce qu’il leur a déjà apporté, et de voir en lui, celui qui est le chemin pour le salut, le Saint de Dieu.

Et nous aujourd’hui, où en sommes-nous?

Et nous qui avons aussi entendu ce discours, nous sommes aussi invités à nous positionner entre ceux qui cherchent d’abord un remède à leur problème, ceux qui n’ont pas envie de creuser leur foi, ceux qui sont trop matérialistes et ceux qui osent l’aventure de la confiance en Jésus.

Si nous sommes là aujourd’hui, c’est que nous avons déjà pris position pour la confiance en Jésus, mais il est toujours bon de refaire le point sur notre attachement au Christ :

Quel désir avons-nous de donner une signification spirituelle à notre vie pour ne pas vivre uniquement en fonction du confort matériel.

Quel désir avons-nous d’être sauvés : quelle libération, quelle attente du bonheur avons-nous ? Quelle espérance avons-nous pour le monde, quelle attente avons-nous de la vie éternelle ?

Quel désir avons-nous de rencontrer le Christ chaque dimanche dans l’eucharistie ?

Sommes-nous vraiment libre dans notre foi?

Un passage de l’évangile demeure néanmoins assez mystérieux :

« Jésus savait en effet depuis le commencement quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui le livrerait. Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. » 

On peut avoir l’impression d’un déterminisme où Dieu aurait choisi d’avance ceux qui seraient croyants et ceux qui ne le seraient pas et donc que la foi ne dépend pas de nous.

  • Or si Jésus demande justement à ses disciples de se positionner, c’est bien que chacun est libre de s’engager dans la foi ou non.
  • Simplement le Christ nous rappelle que Dieu ne force pas la main des croyants, il voit bien que certains cœurs ne sont pas ouverts au don de la foi que Dieu veut faire à tous.

Oui, la foi est d’abord un don de Dieu, mais c’est à nous de l’accueillir.