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On n’adore que Dieu!

On n’adore que Dieu!

Lorsque j’étais petit et que j’employais le terme « adorer » pour un aliment ou pour un événement, du style « j’adore le tiramisu » ou « j’adore nager dans la mer », les adultes me reprenaient parfois en me disant : « on n’adore que Dieu ! ».

Ça veut dire quoi: adorer?

Ils avaient sans doute raison, mais le problème de n’adorer que Dieu, c’est que, du coup, on n’a pas d’élément de comparaison pour savoir ce que « adorer Dieu » veut dire.

Pour le tiramisu ou la mer, adorer signifiait dans ma bouche : « aimer beaucoup ». Et je comprends qu’on ne peut pas aimer Dieu comme on aime un dessert, car le dessert est très enviable, on peut le voir, le sentir, le manger goulûment, mais ensuite il a disparu et n’est plus qu’un bon souvenir.

Mais Dieu, lui d’une part, on ne le voit pas, on ne peut pas le toucher, il n’a pas d’odorat…et d’autre part, Il est toujours là, même quand on a fini notre temps d’adoration. Bref, on l’aime plus comme une personne que comme un dessert.

Alors que signifie adorer Dieu et pourquoi faut-il l’adorer ? Dans le langage commun de l’église, le mot « adoration » est surtout connue pour « l’adoration du Saint-Sacrement » et là encore il ne s’agit pas de regarder le Saint-Sacrement, comme on savourerait un dessert. Quand on adore le Saint-Sacrement, on ne salive pas devant l’hostie consacrée, mais on adore le Christ qui est présent dans l’eucharistie.

Adorer le Christ à la suite des mages

Je crois que ce récit de l’adoration des mages peut nous aider à faire un coup double : mieux comprendre ce que signifie adorer Dieu et du coup, mieux vivre les temps d’adoration qui nous sont proposés chaque jour dans notre paroisse.

L’adoration des mages n’est pas réductible à la dernière étape, la prosternation et la remise des cadeaux, elle est un long processus qui passe par plusieurs étapes :

  • L’adoration nécessite de commencer par faire une recherche pour savoir qui est celui qui donne sens à nos vie ; ce n’est pas une recherche de satisfaction immédiate, ce n’est pas de l’ordre de la consommation, mais de l’ordre de la quête du bonheur.
  • Il faut ensuite décider de partir à sa rencontre : de même que les mages ont vécu un voyage initiatique, l’adoration est un voyage initiatique : on part à la recherche de quelqu’un que l’on va découvrir peu à peu ; et plus on va le découvrir, plus il nous transformera, si bien que nous ne serons plus les mêmes en repartant.
  • De même que les mages se sont fait aider pour savoir où aller adorer Dieu, nous nous faisons aider dans notre cheminement spirituel pour apprendre à bien nous situer devant Dieu. Les mages sont trois, ils symbolisent également une communauté de chercheurs de Dieu. Ils se sont entraidés tout au long de ce voyage initiatique.
  • De même que les mages regardent les signes du ciel pour se laisser guider, nous sommes invités à regarder nous aussi les réalités du ciel. L’adoration se prépare dans le cœur. il est difficile d’adorer Dieu si on a de la haine contre quelqu’un, si notre esprit est occupé par des biens matériels ou les désirs terrestres. Il y a toujours un certain dépouillement dans un temps d’adoration: s’arrêter de faire ce qu’on avait prévu pour prendre du temps pour Dieu, accepter d’être toujours un débutant devant Dieu.
  • Dès qu’ils virent l’étoile, les mages furent remplis de joie. Pour nous aussi l’adoration est d’abord un temps de joie. Bien sûr nous venons, comme ces mages, devant le Seigneur avec toutes nos peines et nos problèmes, mais nous sommes d’abord invités à être dans la joie de la rencontre avec le Christ.
  • Les mages se sont prosternés devant l’enfant. Dans l’adoration, il y a un acte de vénération, de reconnaissance et de respect infini pour celui par lequel la vie nous est donnée. Si nous sommes en vie, et devant lui c’est d’abord grâce à lui, non seulement parce qu’il est à l’origine de toute vie, mais parce qu’il nous aime et qu’il nous a invités à venir le voir. L’attitude du corps est importante ; si cela est possible, se mettre à genoux, se prosterner peuvent être une vraie aide pour nous aider à trouver cette attitude intérieure de l’adoration.
  • Comme les mages lui offrent l’or, l’encens et la myrrhe, reconnaissant qu’il est leur roi, leur Dieu et leur sauveur, nous sommes invités à réaliser cela pendant les temps d’adoration  :
    • lui ouvrir notre cœur pour qu’il puisse établir son royaume en nous et autour de nous,
    • prendre le temps de le vénérer parce qu’il est notre Dieu et que nous lui devons tout,
    • et réaliser qu’il vient nous libérer et nous sauver de notre péché.

Finalement, nous nous abandonnons à lui en acceptant qu’il ait la première place.

  • Au final, les mages repartent dans leur pays, par un autre chemin : ils ont été suffisamment transformés et éclairés, et ils n’ont plus besoin de faire de détours : ils peuvent aller à l’essentiel. Ayant donné l’or, l’encens et la myrrhe, ayant dépensé beaucoup de force dans ce voyage initiatique, ils repartent sans doute plus pauvres matériellement, mais heureux car ils ont pu trouver l’essentiel, cette relation avec le Christ qui désormais ne les quittera plus.

 

« Venez, adorons le Seigneur! »

Adorer c’est en fait une démarche qui engage bien plus qu’un temps d’adoration du Saint Sacrement :

  • c’est entrer dans une démarche qui engage notre vie entière pour reconnaître la grandeur et l’amour de celui qui nous a tout donné.
  • c’est reconnaître que Dieu est notre unique Dieu et nous remettre avec confiance entre ses mains aimantes.
  • c’est prier Dieu parce qu’il est Dieu et non pas parce que nous avons quelque chose à lui demander.
  • c’est simplement dire au Seigneur que nous l’aimons, en ayant d’autant plus de reconnaissance de pouvoir l’approcher, que nous avons conscience des péchés qui, en principe, devraient nous tenir éloigné de lui.

 En cette fête de l’épiphanie, à la suite des mages, demandons au Seigneur la grâce d’entrer dans une vraie attitude d’adoration et de disponibilité de cœur pour accueillir Dieu qui s’est fait homme.