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La Parole de Dieu dans notre vie quotidienne

La Parole de Dieu dans notre vie quotidienne

(Homélie du 3ème dimanche de l’année C)

Depuis 2019, le pape nous a invité à faire de ce troisième dimanche du temps ordinaire, le dimanche de la Parole de Dieu. C’est l’occasion pour nous de nous interroger: 

  • sur la place que nous laissons à la parole de Dieu dans nos vies quotidiennes: lecture de l’évangile du jour, récitation de tel ou tel psaume, 
  • mais aussi de nous interroger sur la manière dont nous accueillons cette Parole de Dieu lorsque nous l’entendons.

Les textes du jour nous y aident en nous faisant réfléchir sur notre manière d’accueillir cette parole dans la liturgie: 

  • le livre de Néhémie nous décrit la lecture de la Parole de Dieu, lors de la célébration de réouverture du Temple de Jérusalem après sa reconstruction, au retour de l’exil à Babylone. 
  • le psaume 18 nous présente la Parole comme une source de vie
  • et l’évangile nous présente Jésus qui lit la Parole de Dieu et invite l’assemblée à l’accueillir comme une parole qui s’accomplit aujourd’hui.

 

Dieu se rend présent et nous parle

Comme notre liturgie chrétienne est largement inspirée de la liturgie juive, regardons ce qui se passe dans la 1ère lecture, vous y reconnaîtrez en partie ce que nous vivons dans notre liturgie eucharistique:

  • Le prêtre Esdras fait la lecture devant toute la foule: hommes, femmes et enfants en âge de comprendre 
  • quand il ouvre le livre, tout le monde se met debout, signe que ce n’est pas Esdras qui parle, mais Dieu lui-même… de la même manière que nous nous mettons debout durant la lecture de l’évangile, car c’est le Christ qui est là et s’adresse à nous, à travers le prêtre ou le diacre.
  • Esdras commence par bénir le Seigneur et le peuple répond “Amen!” “Je crois Seigneur que c’est toi qui va nous parler!”, comme nous-mêmes, nous signons notre front, notre bouche et notre cœur, pour que cette parole que vous allons entendre pénètre notre intelligence, notre propre parole et notre cœur.
  • Ensuite Esdras, aidé par des lévites c’est-à-dire les autres prêtres, traduit en langue courante (l’hébreu liturgique n’était pas compris par tout le monde) et donne le sens de cette parole pour aujourd’hui. C’est le but de l’homélie: que l’on puisse comprendre que cette parole, aujourd’hui, a quelque chose à me dire.
  • Puis c’est le temps de la fête et du festin car c’est toujours une joie de réaliser que Dieu a été présent dans ma vie aujourd’hui.

 

Une parole vivante

Le psaume 18 nous invite à recevoir cette parole:

  • non pas comme une parole extérieure qui donnerait simplement des règles à suivre
  • non pas comme un livre où on trouverait des solutions à tous nos problèmes où qui répondrait à toutes les énigmes scientifiques de l’humanité
  • non pas comme un livre d’histoire, un document sur l’histoire d’Israël qui n’aurait qu’un intérêt culturel…

mais

  • une parole qui redonne vie
  • une parole qui rend sage
  • une parole qui réjouit le coeur
  • qui clarifie le regard
  • qui est là pour toujours
  • qui est juste
  • une parole qui est à l’écoute, une parole qui ouvre un dialogue avec Dieu qui permet à Dieu d’entendre à son tour nos propres paroles, qui permet un coeur à coeur avec Dieu: “accueille les paroles de ma bouche, le murmure de mon coeur pour qu’ils parviennent devant toi Seigneur »

 

Une parole qui s’accomplit pour nous aujourd’hui

Dans l’évangile, il y a un découpage étrange, mais volontaire, puisque nous avons les 4 premiers versets de l’évangile de Luc, puis nous sautons 4 chapitres pour raconter le début de la prédication publique de Jésus.

Il y a donc volontairement une double insistance: d’une part, sur la composition humaine de l’évangile et d’autre part, sur le fait qu’en réalité, cette parole est une parole vivante transmise par les apôtres et que c’est le Christ qui nous parle lorsque nous entendons proclamer cette parole.

  • Luc est un auteur humain qui a rédigé son évangile dans les années 80. Il explique à Théophile et donc à tous les théophiles, tous les “amis de Dieu”, comment il a composé humainement cet évangile: en prenant bien soin d’être fidèle à ceux qui ont été “témoins oculaires et serviteurs de la Parole”. Il le fait non pas pour ajouter des choses, mais pour confirmer les enseignements reçus, transmis par les apôtres, et donc par fidélité à cette parole. Luc est un « écrivain », mais c’est d’abord un « transmetteur » du message des apôtres.
  • C’est pour cela que, lorsque nous entendons cette parole, nous sommes invités à y entendre une parole du Christ pour nous aujourd’hui, comme si les apôtres venaient devant nous témoigner de la Bonne Nouvelle. De même que le Christ, en lisant une parole passée, celle du prophète Isaïe, a pu dire que cette parole s’accomplit par sa présence, de même nous croyons que la parole que nous entendons, s’accomplit pour nous aujourd’hui.
  • Quand le livre se referme, nous sommes invités à avoir les yeux du cœur fixés sur Jésus-Christ pour l’entendre nous dire ce que cette parole signifie pour nous aujourd’hui, comment elle peut s’accomplir dans notre vie 
  • Pour cela il est nécessaire de nous placer dans une attitude d’ouverture du coeur:
    • Nous mettre dans une disponibilité de cœur pour nous laisser enseigner par cette parole: si nous arrivons en disant: cet évangile, je le connais par coeur… je ne vais pas ressortir avec un enseignement nouveau. Si, au contraire, j’accepte d’être à l’affut ce que que le Seigneur pourrait me dire dans cet évangile que je connais bien, alors je suis davantage en état de réception.
    • Cela nécessite aussi, sans doute, au préalable d’accepter de nous mettre en face de nos réelles difficultés à accueillir Dieu dans notre vie et à reconnaître que nous avons besoin de lui. Si nous n’avons pas soif de sa Parole, nous n’aurons pas encore d’y boire.
    • Eviter deux tentations: 
    • réduire cette parole à notre propre compréhension: la parole vient conforter mes idées: c’est de là que naît le fondamentalisme
    • trouver dans la parole de Dieu une fuite de nos problèmes réels: alors que Dieu m’inviterait à travailler pour nourrir ma famille, ou à faire une démarche pour me réconcilier avec quelqu’un, je passe mon temps à prier pour éviter de le faire.

Oui, la parole que nous entendons dans la liturgie ou lorsque nous ouvrons la Bible est la Parole de Dieu, à condition que nous acceptions de l’accueillir comme telle, car Dieu ne s’impose jamais par la force

Elle n’est pas le seul lieu à travers lequel Dieu nous parle, car il nous parle aussi à travers les rencontres et les évènements de notre vie, mais ceci est beaucoup plus difficile à discerner. La lecture de la Bible est le lieu privilégié et sûr que Dieu nous propose pour nous mettre à son écoute. Demandons au Seigneur cette grâce de nous mettre à son écoute dans notre vie quotidienne. Amen.