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Aimez vos ennemis

Aimez vos ennemis

Le christ était-il naïf?

La semaine dernière, l’Évangile pouvait nous paraître un peu masochiste: « heureux ceux qui souffrent, heureux les pauvres ». Cette semaine le discours de Jésus dans l’évangile peut sembler un peu naïf: « à qui te frappe sur une joue présente l’autre ! « faites du bien ce qu’ils vous haïssent! » « souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent! »

  • est-ce vraiment en acceptant les injustices et les blessures que l’on changera le monde?
  • Les personnes qui commettent des crimes, qui déclenchent des guerres, qui exploitent les pauvres, ne vont-elle pas encore davantage en profiter pour accroître leur domination? 
  • N’y a-t-il pas, dans ce cas, le risque d’enfermer la majorité des personnes dans une situation déshumanisante, que Karl Marx dénonçait en parlant de la religion comme “opium du peuple” ou d’entretenir une culpabilité telle que la dénonçait Freud lorsqu’il parlait de la religion comme « névrose obsessionnelle de l’humanité« .

La question mérite d’être posée parce que les dérives ont existé et existent toujours et que ces dérives peuvent même expliquer en partie la crise des abus sexuels dans l’Eglise.

Mais est-ce cela que Jésus veut nous proposer aujourd’hui? Et bien, non! Et la deuxième partie de l’évangile nous donne quelques clefs pour comprendre le fond du message du Christ.

De la logique de survie à la logique de l’amour

  •  La logique du Christ n’est pas la logique de la survie, où chacun essaie de tirer son épingle du jeu, le mieux possible sans se préoccuper du voisin, mais c’est la logique du don et de l’amour. 
    • Cette logique du don, en fait, on la connaît bien, même si elle est peu mise en œuvre dans l’économie ou la politique. 
    • C’est la logique de l’amour parental pour les enfants, celle où on donne sans compter ce qu’on donne, parce qu’on aime ses enfants. Si un enfant est malade, s’il a des difficultés, s’il a besoin de plus d’attention que les autres… on lui donne, sans chercher à comparer avec ce qu’on donne aux autres. On lui donne parce qu’on l’aime, et les autres enfants acceptent que leur maman ou leur papa passe plus de temps avec lui parce qu’il est leur frère ou leur sœur et qu’il souffre. 
    • C’est aussi la logique de la pédagogie scoute où on donne sans compter: c’est parfois un peu difficile, mais c’est une pédagogie qui n’enferme pas, et qui, au contraire, fait grandir celui qui aide comme celui qui est aidé.
  • Vous aurez remarqué que Jésus n’est pas seulement en train de donner un enseignement général sur la conduite morale idéale, il est en train d’expliquer ce que lui-même met en œuvre dans sa propre vie: celui qui tend l’autre joue, celui qui aime ses ennemis, celui qui prie pour ceux qui le calomnient, c’est Jésus lui-même.
    • Jésus a pris notre humanité, a accepté de continuer à nous accompagner jusqu’au bout malgré le rejet et le mépris des autorités. Il a accepté de ne jamais réduire un pécheur à ses propres actes, mais d’ouvrir toujours un champ d’espérance et de guérison comme avec Zachée le publicain, la femme adultère ou le bon larron. Jésus a accepté de donner sans retour sa propre vie, par amour pour les hommes.
  • C’est parce que Jésus nous a ouvert ce chemin, parce qu’il nous a montré que ce chemin était un chemin de vie qui rend heureux, qu’à notre tour, nous pouvons faire cette expérience de devenir miséricordieux comme notre Père est miséricordieux
    • Ceux qui aiment donnent envie d’aimer et lorsqu’on se sait aimé par Dieu, notre capacité à aimer en est d’autant plus grande. 
    • L’amour que Jésus propose d’avoir pour celles et ceux qui nous entourent est loin d’une naïveté et d’ailleurs, comme des parents sont obligés parfois de sévir pour l’éducation d’un enfant, il ne s’agit pas pour les chrétiens d’accepter n’importe quelle situation sans réagir.
    • Mais il s’agit de mettre en premier dans notre vie, vis-à-vis des personnes que nous côtoyons, cette logique de l’amour, car c’est à l’amour que nous aurons les uns pour les autres que le monde saura que nous sommes disciples du Christ.

Je pense que c’est le meilleur signe que nous pouvons donner au monde de la présence de Jésus dans notre vie. Amen