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Baptisés et vivants !

Baptisés et vivants !

La Vigile pascale est à la fois la fête du baptême des catéchumènes et la fête de la résurrection du Christ. Les deux sont intimement liées :

• Parce que la résurrection du Christ est l’événement central de la foi chrétienne, on choisit le jour de Pâques pour baptiser les adultes qui symboliquement passent de la vie « sans Dieu » à la vie « avec Dieu », de la mort (spirituelle) à la vie (spirituelle).
• Parce que des adultes reçoivent le baptême ce jour-là, les chrétiens qui les entourent mesurent combien l’annonce de la résurrection du Christ est encore aujourd’hui une réalité effective pour leur vie quotidienne dans la société.

La foi chrétienne n’est pas d’abord un dogme auquel on adhère, c’est avant tout une expérience de vie : on ne devient chrétien, ou on ne reste chrétien engagé que dans la mesure où on a vécu une expérience vivifiante, une expérience porteuse de sens, qui donne une fécondité à notre vie.
Ces expériences « vivifiantes » peuvent être de différents ordres, mais on peut globalement les retrouver dans trois domaines de notre existence :

• D’abord l’expérience « cosmologique » ou « écologique » de Dieu.
Nous (re)découvrons la grandeur de Dieu et de sa création à travers l’organisation et le respect de la nature. La beauté de la terre et de l’univers nous tourne vers celui qui en est à l’origine. Nous (re)découvrons notre place en harmonie avec le reste de la création, une place humble marquée par le retour à une certaine simplicité, le désir de collaborer avec Dieu, en œuvrant à la préservation de la planète et au bien commun. Il est vrai que la nature n’est pas toujours porteuse de vie et il faut parfois se battre pour préserver la vie dans des environnements hostiles, mais dans leur grande majorité les famines sont liées aux guerres, aux conflits économiques ou politiques, et aux déplacements de population qui en découlent… La nature est d’abord une source de richesse, et la prise de conscience récente des enjeux écologiques de la planète nous invite à recevoir ce que la nature nous donne comme un don et une source de vie, plutôt que comme de simples objets de consommation. La nature est un signe de la présence continue et vivifiante de Dieu.

Ensuite, il y a l’expérience « anthropologique » de Dieu : la présence de Dieu qui se révèle au cœur de nos relations humaines, comme source vivifiante des liens qui s’y construisent. Les couples qui se préparent au mariage expriment parfois combien Dieu est présent dans l’amour qui les relie, dans l’expérience de la confiance et de la fidélité qui s’approfondit, dans la liberté qui grandit au fil des jours. Les parents qui présentent leur enfant au baptême témoignent de leur émerveillement devant leur petit bébé qui s’ouvre chaque jour un peu plus à la vie et, en même temps, de la fragilité de cette vie qu’ils perçoivent comme un don de Dieu.
La présence vivifiante de Dieu se révèle aussi dans la rencontre de croyants qui sont porteurs d’un dynamisme intérieur, une force qui n’est pas mondaine (richesse, pouvoir, honneur), mais qui, au contraire, donne du recul pour percevoir la vie comme un don et en profiter. Et ces croyants sont des gens tout simples qui nous entourent : une grand-mère dont la foi nous a servi de référence, un chef scout qui ne compte pas son temps pour aider les plus jeunes, des étudiantes qui s’engagent dans des actions caritatives…

L’expérience vivifiante de Dieu se manifeste aussi dans des expériences de salut vécues dès ici-bas : Dieu qui se révèle comme source vivifiante au cœur de nos failles, lorsque nous traversons une épreuve (maladie, dépression, tensions, addictions, difficultés à aimer ou à pardonner) et que l’accueil du Christ nous permet de vivre une expérience de salut, expérience de paix intérieure, de liberté, de force pour remonter la pente, de vitalité au cœur de la maladie.
Ce n’est pas toujours sur le moment que nous sommes capables de reconnaître la présence de Dieu à nos côtés, mais en relisant après coup le temps d’épreuve et en reconnaissant que si Dieu n’avait pas été là, nous n’aurions certainement pas tenu le coup.
Toutes ces expériences vivifiantes de Dieu, qui sont à l’origine du parcours de nos catéchumènes et de nos engagements dans l’Église, sont aussi les éléments palpables pour comprendre le salut qui nous attend après notre mort : nous ferons l’expérience d’une harmonie structurante avec l’ensemble de la création, de relations individuelles et collectives fécondantes, et enfin d’une délivrance qui nous donnera un accès renouvelé, permanent et pacifié à Dieu et aux autres.
Bonne fête de Pâques aux nouveaux baptisés et à tous les chrétiens !

Henri de La Hougue