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Comment parler de Dieu ?

Comment parler de Dieu ?

L’annonce de la foi fait partie de la mission de l’Église. Elle con­cerne tous les chrétiens. On peut annoncer la foi, soit en parlant explicitement de Dieu à des per­sonnes que nous rencontrons, soit de manière plus implicite, par notre manière de vivre, nos engagements et notre capacité à rendre compte de l’espérance qui nous habite lors­qu’on nous interroge sur notre foi.

Mais comment parler de Dieu ou du Christ ? Pour nous y préparer c’est intéressant de faire un petit exerci­ce qui consiste à répondre par écrit en une ou deux lignes à cette ques­tion : “Qui est Dieu pour moi au­jourd’hui ?” ou bien “Qui est Jésus-Christ pour moi aujourd’hui ?

On aboutit souvent à deux types de réponses qui relèvent de deux ap­proches différentes : soit une ap­pro­che métaphysique soit une ap­pro­che existentielle.

L’approche métaphysique est celle qui essaie de répondre aux grandes énigmes de l’existence sur l’origine de la vie, le sens de la création, la providence, la vie éternelle. Elle aboutit à des réponses du type :

Dieu est le créateur, Dieu est amour, Dieu est celui qui est plus grand que tout, Dieu est celui qui vit éternellement… Jésus est le Fils de Dieu, Jésus est le sauveur, Jésus est la résurrection et la vie…”

L’approche existentielle est celle qui part de l’expérience personnelle et essaie de montrer comment celle-ci est touchée par Dieu : “Dieu est celui qui me soutient dans l’épreuve, celui qui veille sur moi, celui qui m’accompagne au jour le jour ; Jésus est celui qui marche à mes côtés, celui qui m’aime, qui me soutient dans les épreuves… ».

Les deux approches sont légitimes et complémentaires ; elles ont cha­cune leur force et leur limite. Dans notre contexte post-moderne, l’ap­proche existentielle accroche da­vantage les jeunes que l’approche métaphysique : ce qui compte n’est pas d’abord la vérité en soi, mais la vérité qui peut me toucher person­nellement… au risque que cette vérité, trop dépendante de notre affectivité, ne tienne pas vraiment dans la durée. 

Néanmoins l’approche plus méta­physique de Dieu correspond aussi à une réelle attente, si on en juge par le succès du livre “Dieu, la science, les preuves” de Michel-Yves Bolloré et Olivier Bonnassies (Guy Trédaniel, 2021) qui s’est vendu à 200 000 exem­plaires (cf. un article dans La Croix du 17/10/2022). Mais ce Dieu “démontrable” par la science peut-il venir don­ner sens à ma vie quotidienne ?

Témoigner de Dieu néces­site d’approfondir notre propre rapport à Dieu et c’est intéressant de voir quelle est notre première approche de Dieu pour en percevoir les avantages et les limites, nous ouvrir à d’autres dimensions sus­ceptibles de nous faire grandir dans la foi et d’en rendre compte de manière plus pertinente.

Henri de La Hougue