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L’Immaculée Conception

L’Immaculée Conception

Jeudi dernier, c’était la fête de l’Immaculée conception.

Au-delà des discussions théologi­ques qui ont amené le pape Pie IX, en 1854, à définir l’Immaculée con­ception de Marie comme un dog­me, il est intéressant de nous inter­roger sur le sens que cette fête peut avoir dans notre vie spirituelle et particulièrement pendant de temps d’Avent.

Parfois confondue, à tort, avec la conception virginale de Jésus, cet­te fête proclame que Marie a été préservée du péché depuis sa naissance afin de pouvoir accueillir dans les meilleures conditions possibles, le Christ en son sein. 

À vrai dire, si la définition dogmati­que précise que Marie a été préser­vée du péché “au premier instant de sa conception”, la question spi­rituelle qui peut nourrir notre temps de l’Avent consiste surtout à réaliser comment Marie a pu pro­gressivement préparer son cœur, en collaborant depuis sa jeunesse avec la grâce de Dieu, à accueillir un jour le message de l’ange.

Car même si le récit de l’Annoncia­tion est extrêmement bref, il est évident que le “OUI” de Marie n’au­ rait pas pu se faire sans une longue préparation de son cœur.

  • Comment aurait-elle pu entendre le message de l’ange et le com­prendre sans avoir reçu une pro­fonde éducation juive et sans avoir longuement médité les Écritures ?
  • Comment donner tout son poids à la salutation très originale de l’ange qui appelle Marie : « comblée de grâce« , sans recon­naître qu’elle a reçu, depuis bien longtemps, une grâce spécifique pour accueillir ce message ?
  • Comment aurait-elle pu répondre « OUI » à l’ange pour une chose si importante et si troublante, si elle n’avait pas préalablement répon­du « OUI » de nombreuses fois à Dieu, en méditant cette écriture et en la mettant en pratique dans sa vie quotidienne ? 
  • Comment aurait-elle pu être suffi­samment libre pour dire « OUI » en pleine connaissance de cause à l’appel de Dieu, si elle n’avait pas reçu une maturité spirituelle ex­ceptionnelle qui le lui permettait dans ces circonstances si étran­ges ?

 

  • Comment aurait-elle pu, durant toute sa vie, être tellement con­forme à l’Esprit de son Fils, si elle n’avait pas reçu depuis très long­temps cette vocation qui la dispo­sait à trouver son équilibre hu­main et spirituel dans la mise en œuvre de la volonté de Dieu ?

Cette question de la vie spirituelle de Marie et de sa préparation à accueillir un jour le Messie est bien présente dans la spiritualité de l’École Française. Jean-Jacques Olier, fondateur de notre paroisse et de la Compagnie des Prêtres de Saint-Sulpice, avait, de ce fait, choisi comme fête patronale du séminaire un autre événement de l’enfance de Marie, la “Présentation de la Vierge Marie au Temple” et avait également instauré une fête de la “Vie intérieure de la Vierge-Marie”.

De la même manière que les 30 années de Jésus à Nazareth, dont nous ne connaissons quasiment rien, sont fondamentales pour comprendre son ministère public, les années d’enfance de Marie, dont nous ne connaissons quasi­ment rien non plus, sont essen­tielles pour comprendre la réponse que Marie a pu apporter au message de l’ange.

A la suite de Marie, nous sommes invités à creuser notre intériorité :

  • nous mettre davantage à l’écoute de la Parole de Dieu et sa sagesse,
  • nous mettre davantage à l’écoute de l’Esprit Saint en repérant les signes que Dieu nous donne au quotidien,
  • « Se laisser à l’Esprit», disait Jean-Jacques Olier, pour pouvoir encore mieux accueillir le Christ dans nos vies présentes et prépa­rer nos cœurs à pouvoir, un jour, lorsque nous paraîtrons devant lui, lui donner un « oui » total et définitif.

 

Henri de La Hougue

La Vierge et l’Enfant en gloire entourés de chérubins, de séraphins, de quatre anges, de sainte Marie-Madeleine et de saint Bernard de Clairvaux, Francisco Botticini, 1480, Louvre, tempera sur bois.