26 Mai Sois marqué de l’Esprit Saint, le don de Dieu
Chaque année, environ mille adultes de notre diocèse reçoivent le sacrement de la confirmation. Certains le reçoivent lors de la Vigile de Pâques juste après leur baptême, mais d’autres qui avaient été baptisés enfants, le reçoivent durant l’année, notamment lors de la fête de la Pentecôte. Plusieurs milliers d’adolescents le reçoivent également dans les aumôneries et les écoles catholiques. Samedi nous aurons donc la joie d’accueillir à Saint-Sulpice, pour leur confirmation, environ 400 adultes du diocèse de Paris et dimanche, 25 jeunes du Collège-Lycée Saint-Sulpice et de l’aumônerie de l’école Alsacienne.
Pour les adultes et les adolescents, la confirmation est l’étape sacramentelle qui marque la réappropriation personnelle de leur foi, au terme d’un cheminement d’une année ou plus, avec l’équipe du catéchuménat.
L’Esprit Saint est déjà donné au baptême et il déploie ses dons de manière plus ou moins visible, mais pour que leur vie puisse être davantage “marquée de l’Esprit Saint, le don de Dieu”, comme le dit l’évêque lorsqu’il marque le front des confirmands, il est nécessaire de l’accueillir de manière consciente.
L’occasion en est donnée par ce sacrement de la confirmation.
Comment agit cet Esprit-Saint dans nos vies ?
Il agit essentiellement en nous, comme une énergie spirituelle, une présence intérieure qui nous permet de réaliser que le Christ est bien présent et agissant dans nos vies.
Traditionnellement, en reprenant l’annonce messianique d’Isaïe 11, on parle des sept dons de l’Esprit : la “crainte” (ou le respect) qui nous aide à prendre conscience de la grandeur de Dieu, la “piété” qui nous donne le goût de la prière, le “conseil” qui nous aide à discerner ce que Dieu attend de nous, la “force” qui nous permet de l’accomplir, la “science” qui nous aide à comprendre le mystère de Dieu, “l’intelligence” qui nous permet travailler pour le royaume de Dieu et la “sagesse” qui donne la tempérance et la constance nécessaire pour être fidèle à Dieu.
Il ne s’agit donc pas tant d’une force extérieure donnée en plus, comme une batterie supplémentaire lorsqu’on n’y arrive plus par nous-mêmes, il ne s’agit pas d’un coup de pouce extérieur donné dans telle situation délicate, mais d’une assistance permanente qui nous permet d’avancer jour après jour avec le Christ, tout au long de notre vie. Il nous aide à choisir le bien, à être fidèles dans nos engagements, à porter des fruits grâce à l’amour qu’il accroît dans nos vies.
Celui que le Christ nomme aussi Paraclet (littéralement : celui qu’on appelle à notre secours) nous aide à être, dans le monde, les humbles artisans du Royaume, sans être prisonniers de ce qui peut nous y enfermer. L’Esprit peut agir d’une manière radicale au cœur d’une conversion, comme celle de Saint Paul, ou bien, comme c’est le cas le plus fréquent, de manière plus progressive en unifiant notre vie autour du Christ et en ouvrant nos cœurs aux besoins des autres. Lorsque Paul décrit les fruits que l’Esprit Saint a produits dans sa vie après sa conversion et dans ses voyages missionnaires, il évoque l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la fidélité, la douceur et la maîtrise de soi. (Ga, 5, 22)
Dans sa catéchèse sur l’Esprit Saint, saint Cyrille de Jérusalem compare l’action de l’Esprit Saint dans nos vies à la manière dont la pluie, qui tombe de manière indifférenciée sur toute la création, régénère chaque espèce d’une manière spécifique : “La pluie […], en s’adaptant à la constitution des êtres qui la reçoivent, produit en chacun ce qui lui convient” (cf. Office des lectures du Lundi 22 mai). Ainsi, il n’y a pas deux personnes qui déploient les charismes de l’Esprit Saint exactement de la même manière. Chacun de nous peut, en relisant sa vie, voir comment l’Esprit y a agi, ou bien au contraire comment nous n’avons pas suffisamment été à l’écoute de l’Esprit dans telle ou telle circonstance.
L’inconvénient de l’Esprit saint, c’est qu’il est toujours très discret et qu’il ne s’impose jamais. L’avantage c’est qu’il nous permet toujours de “rattraper le coup”, un peu comme un GPS qui recalcule l’itinéraire lorsqu’on n’a pas pris le bon chemin.
A nous de l’accueillir de manière renouvelée chaque jour.
Henri de La Hougue