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La Trinité, une expérience vécue, célébrée et annoncée

La Trinité, une expérience vécue, célébrée et annoncée

L’autre jour, alors que je tenais la permanence de confes­sion, deux musulmans d’une trentaine d’années entrent pour discuter de la foi chrétienne. “C’est quoi la Trinité pour vous ?” me demande l’un d’entre eux. Je lui réponds : “La Trinité, c’est le Dieu unique, tel que Jésus nous l’a fait découvrir : un Dieu qui nous aime comme un Père, que l’on découvre par son fils Jésus-Christ, grâce à l’Esprit Saint qui nous le rend présent dans notre vie quotidienne”. “Mais ce n’est pas logique”, me rétorquent-ils, “comment un Dieu unique, peut-être en trois personnes ?” 

La logique est toujours liée à un contexte : la rigueur logique d’une démonstration mathématique n’est pas celle d’une argumentation philo­sophique, ni celle d’une exposition artistique. Ce n’est pas parce que nous n’arrivons pas à entrer dans une logique, que cette logique n’est pas valable pour d’autres.

De la même manière que la Trinité n’entre pas dans la logi­que musulmane, où l’on insiste constamment sur le fait qu’il ne peut pas y avoir de pluralité en Dieu, l’idée d’un Coran incréé, dans l’élaboration duquel Muhammad ne serait aucune­ment intervenu, n’est pas logi­que pour un chrétien pour lequel l’inspiration de Dieu laisse forcé­ment une place à l’auteur humain.

La logique de la Trinité s’inscrit dans l’histoire de la foi judéo-chrétienne, puis dans la rationa­lité du monde grec où elle a su, au fil du temps, se faire une pla­ce centrale.

Cela n’est pas d’abord le fruit d’une argumentation intellectu­elle, mais celui d’une expérience de vie, qui a progressivement été adoptée et professée par la population, avant d’être accep­tée et officialisée par les autori­tés politiques de l’empire romain. L’élaboration rationnelle a ensuite permis de mettre des mots sur cette expérience fon­damentale de vie : Dieu qui se rend présent à l’homme par le Christ grâce à l’Esprit Saint.

Cette expérience de vie s’est traduite, de manière plus impor­tante encore, dans la liturgie. Un adage hérité d’un disciple de Saint Augustin (Prosper d’Aquitaine) dit : “lex orandi, lex credendi” (i.e. : “la loi qui est priée, c’est la loi qui est à croire”), pour dire que la liturgie reflète vraiment l’ex­périence de la foi d’un peuple.

Or, la Trinité, qui nous est con­ceptuellement parfois difficile à expliquer, nous l’expérimentons de manière assez simple dans notre vie de prière. C’est tout simplement de cela que nous avons à rendre compte lorsque l’on nous interroge sur la Trinité. Lorsque nous prions, nous appelons Dieu “Notre Père”, parce que, grâce au Christ nous avons conscience de faire désor­mais partie de la famille de Dieu. Et cette présence du Christ, que nous ne voyons pas, nous l’expé­rimentons par l’Esprit Saint.

C’est pour cela que la salutation liturgique de la messe commen­ce par : “la grâce de Jésus-Christ notre Seigneur, l’amour de Dieu le Père, et la communion de l’Esprit Saint soit toujours avec vous !”, que chaque oraison se termine par la formule : par Jésus-Christ notre Seigneur, lui qui règne avec toi et le Saint-Esprit, Dieu pour les siècles des siècles, Amen et que la messe se conclut par : “Que le Dieu tout puissant vous bénisse, le Père, le Fils, et le Saint-Esprit”.

Henri de La Hougue

Rubens, la famille Gonzagues adorant la Sainte Trinité, 1604, Palais Ducal de Mantoue