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Quelle est la place de la messe dans notre vie spirituelle ?

Quelle est la place de la messe dans notre vie spirituelle ?

Il est assez intéressant, en lisant le sondage réalisé par le journal La Croix auprès des jeunes catholiques se rendant aux JMJ, de repérer comment la question de la pratique religieuse se pose différemment pour les jeunes et pour les générations qui les ont précédés (La Croix 26/05/2023). 75 % de ceux qui ont répondu au sondage vont à la messe au moins une fois par semaine. “Ils attendent que la messe soit un moment de rencontre intime avec Jésus (47 %) et la célébration d’un mystère sacré (24 %)”.

En effet, à la génération précé­dente, qui a vécu dans une pério­de de forte croissance économi­que, dont le contexte culturel chrétien était encore assez visi­ble, certains ont déserté la prati­que religieuse, comme s’ils n’en ressentaient pas le besoin ou qu’elle ne leur paraissait pas indispensable pour s’affirmer chrétiens.

Aujourd’hui, leurs enfants, qui vivent dans une période où planent beaucoup d’incertitudes sur le plan sociétal et économi­que et où l’appartenance chréti­enne devient minoritaire, ressen­tent davantage le besoin de défendre leur identité chrétienne, et éprouvent, au contraire de la génération de leurs parents, le besoin d’avoir des repères forts et visibles. La messe en fait par­tie, avec des rites bien marqués, notamment, pour certains, l’im­portance d’une liturgie tradi­tionnelle où le sacré est d’emblée plus apparent.

Le sondage de La Croix montre que ces jeunes “ont fait le deuil d’un consensus avec les valeurs dominantes”. Certains d’entre eux osent dire leur foi, n’hésitant pas à inviter des copains à vivre une démarche de pèlerinage, à participer à une messe. 

Là où les plus anciens trouvent que le retour au sacré n’aide pas à la prière, les plus jeunes y trou­vent un soutien dans leur lutte pour vivre leur foi au quotidien dans un contexte pluri-religieux ou agnostique. 

Ce dimanche de la fête du “Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ” sera marqué, dans notre paroisse, par la procession du Saint Sacrement, samedi soir, la nuit de prière pour l’Unité et la première communion de 52 jeu­nes du catéchisme paroissial et des écoles environnantes, diman­che matin. Quelles que soient notre génération et notre sensi­bilité, nous pouvons profiter de cette fête pour nous interroger sur la place que la messe tient dans notre vie. Notamment pour repérer comment s’y vivent les grandes articulations de la foi chrétienne : louange et demande, intériorité et extériorité, foi per­sonnelle et foi communautaire, rupture et continuité, besoin de rites et nécessité de se renouve­ler, etc.

Voici 4 questions qui peuvent nous aider à y réfléchir. N’hési­tons pas à les reprendre en famil­le ou avec nos colocs. Ce sera une belle occasion de partager pour approfondir cette fête.

  • Qu’est-ce que je viens chercher en allant à la messe ? Qu’est-ce que je demande à Dieu, qu’est-ce que je lui offre de moi-même et avec quoi est-ce que je repars ?
  • Comment la messe est-elle à la fois une rupture dans ma semai­ne, une césure, un moment sa­cré que je viens vivre ? Et comment me permet-elle aussi de présenter au Seigneur ce que je vis dans la semaine pour repartir avec joie et espérance ?
  • Comment la liturgie touche-t-elle à la fois mon extériorité et mon intériorité ? Quels sont les rites, les gestes individuels et communautaires qui m’aident à prier lors de la messe et com­ment, au-delà ces gestes, je parviens à aller à l’essentiel qui est d’approfondir la relation d’amour avec Dieu et avec les autres ? Y a-t-il un moment de la messe où je peux vraiment « m’abandonner à Dieu » pour le recevoir ?
  • Comment s’articulent à la messe la dimension individuelle de la foi et la dimension commu­nautaire de la vie de l’Église ? Comment puis-je passer pro­gressivement du besoin per­sonnel d’aller à la messe… à l’attention à être là aussi pour le service de la foi des autres (par mon chant, ma prière, ma simple présence…) ?

 Père Henri de La Hougue