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Tisser des liens, construire une communauté

Tisser des liens, construire une communauté

La première partie du rapport du synode des évêques “le visage synodal de l’Église” définissait la synodalité comme faisant partie de l’identité même de l’Église.

La deuxième partie “Tous disciples, tous missionnaires” analysait les conséquences de cette synodalité pour les différents acteurs de la vie de l’Église : hommes et femmes laïques, diacres, prêtres, évêque ou pape. 

Cette troisième partie “Tisser des liens, construire la communauté” présente comment cette synodalité peut être mise en œuvre dans nos structures ecclésiales actuelles.

Le chapitre 14, “une approche synodale de la formation”, s’attache à repérer comment nos structures de for­mation peuvent prendre en compte cette synodalité. Cela vaut pour la formation théologique, mais aussi, de manière plus large, pour la formation à l’exercice de la coresponsabilité, de l’écoute, du discernement, du dialogue œcuménique et interreligieux, du service des pauvres, du soin de notre maison commune…

Pour que ces formations soient vraiment synodales et que chacun soit écouté dans ce qu’il a à dire, il est important d’approfondir le dialogue avec les sciences humaines et que les différentes composantes du peuple de Dieu soient représentées dans les parcours de formation, notamment celle des ministres ordonnés.

Le chapitre 15, “discernement ecclésial et questions ouvertes”, abor­de la complexité des questions nouvelles posées dans notre contexte de vie, comme les conséquences anthropologiques des technologies numériques, de l’intelligence artificielle, la non-violence et la légitime défense, les problèmes relatifs au ministère, les thèmes liés à la corporalité et à la sexualité…

Pour aborder ces questions, il est nécessaire de partir d’une base ample, nourrie par les sciences humaines et sociales, par la réflexion philosophique et théologique, puis de creuser le lien entre « amour et vérité« . Si nous enseignons la doctrine avec trop de dureté, nous trahissons l’Évangile ; si au contraire nous pratiquons une miséricorde “à bon marché”, nous ne transmettons pas les exigences de l’amour de Dieu. L’équilibre entre amour et vérité se discerne sur un chemin d’accompagnement des personnes.

Le chapitre 16, “Pour une Église qui écoute et accompagne”, insiste beaucoup sur la valeur de l’écoute, comme attitude par excellence du disciple du Christ, et invite à vérifier la manière dont nous la mettons en œuvre dans nos pratiques ecclésiales. Les personnes qui se sentent marginalisées ou exclues de l’Église doivent aussi vraiment pouvoir y trouver un lieu où elles se sentent accueillies et respectées. 

L’Église a déjà une bonne expérience et dispose de belles structures d’écoute des pauvres, mais il faut vraiment veiller à ce que cela ne soit pas une activité “déléguée” à des structures annexes, mais que cela soit au cœur de la vie et de la mission pastorale.

Le chapitre 17, “Missionnaire dans le contexte numérique”, présente les changements fondamentaux de conception de la réalité dans le monde numérique ; nos processus d’apprentissage, notre perception du temps, de l’espace, du corps, de nos relations et de nos modes de penser. C’est le contexte actuel de la mission.

L’assemblée se demande comment soutenir les familles dans ce contexte. Elle invite à voir comment les moyens technologiques peuvent favoriser une créativité pastorale, au niveau des paroisses ou des instituts de formation, comme cela a été fait au moment de la crise du COVID, notamment pour impliquer des jeunes qui ne se rendent pas spontanément dans les églises. Elle invite à créer des réseaux collaboratifs d’influenceurs, qui peuvent inclure également des personnes d’autres traditions religieuses, pour collaborer avec elles à promouvoir la dignité de la personne humaine, la justice et prendre soin de la « maison commune ».

Le chapitre 18, “organisme de participation”, insiste sur la coresponsabilité de tous les baptisés pour la mission et invite à vérifier d’une part la place centrale de la Parole de Dieu dans nos rencontres et, d’autre part, la composition de nos différents conseils pour permettre une vraie diversité de profils. En tenant compte de la recommandation faite dans l’encyclique Amoris Laetitia (§299), elle propose de discerner comment des personnes qui vivent des situations affectives et conjugales complexes pourraient y trouver leur place. 

Le chapitre 19, “Le regroupement des Églises dans la communion de toute l’Église”, insiste sur la richesse de la variété des membres de l’Église. L’assemblée propose de renforcer les structures régionales dans l’Église pour permettre aux réalités locales (diocèses, Provinces Ecclésiastiques ou conférences nationales) de s’ouvrir à ce qui se vit au-delà de leurs frontières.

Le dernier chapitre, Synode des évêques et assemblée ecclésiale, montre comment l’assemblée du synode, tout en conservant son caractère épiscopal, a bien manifesté la possibilité de prendre en compte la dimension synodale de la vie de l’Église (la participation de tous), sa dimension collégiale (la communion de l’ensemble des évêques) et sa dimension primatiale (la présence de l’évêque de Rome pour garantir la communion). L’assemblée souhaite vrai­ment que cette manière de collaborer puisse s’étendre à tous les niveaux de l’Église.

Finalement, ce long rapport est un programme assez ouvert pour nous inviter à poursuivre notre réflexion sur le fonctionnement de notre Église. Les premières assemblées consultatives, faites il y a deux ans dans nos paroisses, avaient donné lieu à un foisonnement de propositions et de revendications, allant un peu dans tous les sens. L’an dernier nous avions pu approfondir toutes ces demandes en nous enracinant dans la réalité du mystère de l’Église, grâce à l’étude de la constitution du concile Vatican II sur l’Église, Lumen gentium. Ce nouveau rapport donne des pistes plus pratiques et mieux cadrées pour mettre en œuvre cette synodalité aux différents niveaux de fonctionnement de notre Église et déjà à Saint-Sulpice.

Père Henri de La Hougue