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Comment vivre le temps de Pâques ?

Comment vivre le temps de Pâques ?

Il y a 40 jours pour se préparer à Pâques et 50 jours pour vivre le plus pleinement possible ce temps privilégié qui sépare la résurrection de la Pentecôte. Le plus important c’est le temps de Pâques, mais ce temps est paradoxalement souvent vécu comme un temps de relâchement après les efforts de Carême.

C’est vrai qu’on a besoin de souffler après le temps du Carême, surtout si celui-ci a été marqué par une ascèse dans différents domaines, par une fréquentation plus assidue aux messes ou aux confessions et qu’il a culminé dans une semaine sainte très intense.

Ce qui me semble important c’est de ne pas dilapider ce qui a été gagné sur le plan spirituel pendant le Carême, mais de profiter de ce gain pour enrichir dans la durée notre relation à Dieu et aux autres.

Qu’avons-nous gagné pendant ce Carême ? Chacun de nous pourra donner sa propre réponse, mais on peut évoquer quelques pistes :

  • pour beaucoup une liberté plus grande par rapport aux écrans et aux addictions contre lesquelles nous avons combattu ;
  • on s’est rendu compte que ça faisait du bien de prendre des temps de prière plus approfondis, de faire une halte spirituelle dans nos journées ;
  • beaucoup ont ressenti une proximité bienfaisante avec Dieu ;
  • l’expérience de la beauté de nos liturgies communautaires a été réellement porteuse pour notre foi ;
  • le fait de vivre ensemble un temps fort pendant la semaine Sainte, avec le jeûne communautaire et la participation aux offices, nous a fait mieux percevoir l’importance de la communauté paroissiale dans notre cheminement ;
  • le témoignage des nouveaux baptisés et des nombreuses personnes venues assister aux prières et célébrations du Triduum a constitué un beau témoignage ;
  • la méditation de la passion, de la mort et la résurrection nous a permis de mieux réaliser l’amour de Dieu pour nous et a approfondi notre foi et notre espérance.

Comment vivre maintenant ce temps de Pâques pour qu’il puisse être aussi un temps “fort” de notre vie spirituelle, à la suite du Carême ? Voici à nouveau quelques pistes :

  • prendre conscience des acquis du carême pour en rendre grâce à Dieu et ne plus désirer retourner en arrière ; poursuivre les résolutions de carême, non plus comme des lieux d’efforts, mais comme des expériences de libération ;
  • laisser monter en nous la louange et la reconnaissance de telle sorte que cette prière joyeuse habite progressivement nos journées ;
  • réaliser, grâce aux temps forts vécus durant le Triduum, notamment lors de l’écoute de la passion et lors de la vénération de la croix, combien la miséricorde de Dieu peut toucher nos vies personnelles ;
  • être attentif aux manifestations du ressuscité dans nos vies et dans celles de notre entourage: repérer comment le Christ nous éclaire, nous guérit, nous nourrit et nous donne la vie :
  • être attentif à la vie de l’Esprit Saint en nous pour nous préparer à la fête de la Pentecôte qui clôt ce temps pascal, notamment en réalisant comment les dons de l’Esprit agissent en nous, et comment on peut encore davantage les laisser agir : la sagesse, l’intelligence, le conseil, la force, la science, la piété et la crainte de Dieu.

Les 50 jours du temps de Pâques sont une vraie chance pour notre vie spirituelle, un temps de germination de tout ce qui a été semé pendant la semaine sainte. A nous d’en profiter.

Père Henri de La Hougue

Les Pèlerins d’Emmaüs, Paolo Caliari, dit Veronese Italie, Musée du Louvre, Département des Peintures, INV 146