29 Juin Place au sport !
Dans un mois ce dérouleront les Jeux Olympiques de Paris. Notre paroisse est spécialement concernée puisqu’une animation, organisée par la Ville de Paris, se tiendra sur la place Saint-Sulpice durant tous les JO. Cela attirera de nombreuses personnes venues à cette occasion ainsi que des gens de passage et nous souhaitons proposer à toutes ces personnes une animation spirituelle en lien avec cet événement.
Comme beaucoup d’entre nous seront absents, ce sont de jeunes “salésiens de Don Bosco”, sous la responsabilité du Père Xavier Ernst, qui animeront la première semaine et des jeunes de la “communauté Saint-Martin”, sous la responsabilité de Don Jérôme Bertrand, qui animeront la seconde semaine. Merci à eux pour leur présence !
Au-delà des performances athlétiques, la pratique du sport, quel qu’en soit le niveau, a une double vertu spirituelle :
- une vertu liée à l’équilibre humain qu’elle apporte,
- et une vertu liée à sa portée symbolique pour comprendre l’ascèse nécessaire de toute vie spirituelle.
En ce qui concerne l’équilibre humain, les sports individuels et les sports collectifs ont chacun, leur apport spécifique :
- S’il est un domaine où l’on peut voir assez rapidement les effets d’un entraînement régulier et de l’acquisition d’un rythme, c’est bien celui du sport individuel : course à pied, marche, natation, cyclisme… Tous ceux qui courent, marchent, pédalent ou nagent régulièrement ont découvert combien l’acquisition de cette activité a eu des effets bénéfiques qui ont largement dépassé le domaine de la pratique et leur a permis d’acquérir un meilleur rythme de vie. L’ascèse vécue pour le sport, si elle n’est pas excessive, joue comme un stimulant de la gestion équilibrée de notre vie intellectuelle et spirituelle. Elle constitue une saine habitude qui peut éviter bien des addictions néfastes (aux écrans ou au tabac par exemple).
Les sports collectifs aident à comprendre la nécessité de construire un jeu, de s’appuyer sur les autres, y compris parfois sur des gens “moins bons” que soi. Ils aident certains à acquérir un sens pratique et à faire preuve de réalisme dans le cadre du jeu en équipe. Là encore, tout cela joue, allégoriquement, pour une meilleure compréhension du travail en équipe, de la nécessité de faire participer les plus faibles sans les accabler pour autant, au risque de les décourager, de l’impossibilité de ne compter que sur soi-même pour avancer. “Seul on avance plus vite, mais à plusieurs on avance plus loin” dit un proverbe africain !
La portée symbolique du sport pour la vie spirituelle est tout aussi facile à comprendre.
- À propos du sport individuel, saint Paul rappelle, en prenant l’image des athlètes, qu’il n’y a pas de progression dans la vie spirituelle ou intellectuelle sans une certaine ascèse : « Tous les athlètes s’imposent une ascèse rigoureuse ; eux, c’est pour une couronne périssable, nous, pour une couronne impérissable» (1 Co 9, 25).
- Quant à la nécessité d’avancer ensemble, en Église pour progresser dans la sainteté, Paul prend, là-encore, la comparaison du corps physique : « Si un membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance ; si un membre est glorifié, tous les membres partagent sa joie » (1 Co 12, 26).
- Les débats sur la présence de Kylian Mbappé dans l’équipe de France pour l’Euro 2024, malgré sa blessure au nez, sont assez significatifs : quand une équipe a un très bon joueur, c’est toute l’équipe qui en profite. Inversement, quand un joueur joue mal, c’est toute l’équipe qui est pénalisée. Il en est de même dans l’Église : lorsqu’une personne avance bien, c’est toute l’Église qui avance et inversement.
Personne ne peut se préoccuper d’avancer dans la vie spirituelle sans se préoccuper de l’avancement des autres, car la volonté de Dieu, c’est bien que tous soient sauvés. (Lc 15,7 et 1 Tm 2,3)
Père Henri de La Hougue