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Dilexit nos

Dilexit nos

Le pape François vient nous faire parvenir sa belle encyclique sur l’amour humain et divin du cœur de Jésus-Christ, Dilexit Nos. En voici les idées essentielles :

La pertinence d’un renouveau du culte au cœur de Jésus vient de l’urgence de redonner toute sa place au cœur dans notre vie spirituelle : ce principe intérieur qui crée l’unité et l’harmonie de notre être et de notre agir.

Ce cœur, si présent dans la Bible, a souvent été oublié au profit de la raison, de la volonté ou de la liberté, concepts sans doute plus faciles à étudier et à comprendre. Mais c’est pourtant le cœur qui fédère notre intelligence et notre volonté pour nous aider à dépasser tous les désirs extérieurs qui nous agressent et façonner notre identité spirituelle en nous mettant en communion avec les autres.

De même que “Marie conservait tous ces événements dans son cœur(Lc 2, 19), rassemblant ce qui pouvait lui paraître incompréhensible, notre histoire personnelle est pleine de tous ces petits événements qui ont construit notre personnalité et le noyau qui intègre tout cela en unifiant l’âme et le corps, c’est le cœur.

Si l’amour y règne, nous pourrons y réaliser notre identité de manière pleine et lumineuse.

Or la société mondiale, avec les conflits qui se succèdent, est en train de perdre son cœur. D’où la nécessité de laisser notre cœur se nourrir à sa source et devenir un cœur qui aime, qui adore, qui demande pardon et qui s’offre pour servir, un cœur qui accepte l’amitié de Dieu et entre dans un cœur à cœur avec celui de Jésus.

C’est à partir de ce cœur aimant, ce cœur touché par le cœur du Christ, que nous pourrons construire ou reconstruire des relations saines et heureuses si nécessaires à l’édifica­tion de notre société.

Le Christ a manifesté l’amour de son cœur par des gestes : il a franchi toutes les distances pour s’appro­cher de nous et nous considérer comme ses amis ; toujours à la recherche, toujours proche, toujours ouvert à la rencontre, avec la Samaritaine, avec le pharisien Nicodème, avec la femme adultère… Il s’appro­che, il s’arrête, il nous parle, il nous touche, il nous invite à la confiance, il nous tend la main, il déjeune avec nous…  Il n’attend qu’une seule chose : que nous lui ouvrions notre cœur !

L’adoration du cœur de Jésus est le moyen privilégié pour nous y aider. À travers ce cœur, nous contemplons évidemment Jésus tout entier, le Fils de Dieu fait homme dont le cœur est le symbole de la charité. Le culte au Sacré Cœur et les dévotions qui l’accompagnent (la messe des premiers vendredis du mois, l’adoration du jeudi…) sont toujours une source vivifiante pour notre vie spirituelle. Il nous permet d’être davantage centrés sur la contemplation de l’amour de Jésus pour le monde que sur des activités extérieures à faire.

La bible utilise abondamment l’ima­ge de l’eau vivifiante dans le désert pour signifier la relation spirituelle qui relie l’humain à Dieu (Is 12, 3 ; Ez 36, 25-26 ; Ez 47, 7.9 ; Za 12,10 ; 13,1). Les premiers chrétiens ont vu dans le côté transpercé du Christ, d’où sortait l’eau et le sang (Jn 19,37), un accomplissement de cette promesse d’être abreuvé par l’amour de Dieu

Les apparitions du Christ à sainte Marguerite-Marie Alacoque, à Paray-le-Monial (1673-1675), ont contribué au renouveau de ce culte au Sacré-Cœur :

Voilà ce cœur qui a tant aimé les hommes, qu’il n’a rien épargné jusqu’à s’épuiser et à se consommer pour leur amour”.

Le cœur aimant de Jésus est souvent représenté avec la couronne d’épines : le grand amour de Dieu est inséparable de la douleur que le Christ a accepté d’endurer pour témoigner de cet amour jusqu’à la mort. En méditant le mystère de ce cœur donné sur la croix par amour, nous pouvons éprouver le désir de nous associer à lui en offrant des actes d’amour pour le consoler.

Nous nous unissons au Christ et à ses souffrances, tout en reconnaissant que nos propres péchés et nos propres faiblesses contribuent à ces souffrances et à ce rejet. Cette tristesse produite par la conscience de participer à ses souffrances, qu’on appelle la componction, si elle est vécue de manière authentique, contribue à notre repentir et à l’accueil de sa grâce.

La douleur que nous ressentons dans notre cœur laisse alors place à une confiance totale et il n’en reste à la fin que de la gratitude, et de la tendresse et de la paix. Nous nous unissons ainsi à la mission rédemptrice et consolatrice du cœur du Christ et nous sommes rendus capable de témoigner de sa miséricorde aux autres, malgré nos péchés.

Ainsi, par de petits actes d’amour nous pourrons contribuer, à notre humble mesure à réparer les blessures de ce monde, à être habité par un esprit de réparation qui “nous invite à espérer que toute blessure peut être guérie, même si elle est profonde

En méditant devant le Cœur du Christ, en acceptant de coopérer librement à son amour, nous contribuons, malgré nos péchés, à diffuser les “flammes de son ardente charité(sainte Marguerite-Marie), et à répandre autour de nous et dans le monde ses “flots de tendresse infinie(sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus). Par des petits actes d’amour fraternels, nous guérissons les blessures de l’Église et du monde et nous contribuons à rendre attrayante la foi chrétienne. 

La mission comprise dans la perspective du rayonnement de l’amour du Christ a besoin de missionnaires amoureux, de missionnaires captivés par le Christ, capables de témoigner inlassablement de cet amour qui a changé leur vie. C’est à cela que le Christ nous appelle aujourd’hui.

J’entends souvent des critiques contre les positions trop “politiques” du pape François, la lecture de cette lettre encyclique sera une belle occasion de nous plonger, grâce à lui, au cœur de la foi et de la prière… et surtout d’accroître notre désir de vivre et de témoigner de la miséricorde de Dieu.

Henri de La Hougue