21 Fév L’Assemblée de la “Province de France” des sulpiciens
Depuis jeudi, une vingtaine de prêtres sulpiciens de France, d’Afrique et d’Asie sont réunis pour une Assemblée Provinciale dans notre maison de la Rue du Regard.
Les prêtres de la Compagnie de Saint-Sulpice, les “sulpiciens”, sont des prêtres qui, à la suite de Jean-Jacques Olier, curé bâtisseur de notre église, se sont dédiés à la formation des futurs prêtres, comme le précise le premier article de ses constitutions :
« Dédiée à Jésus-Christ Souverain Prêtre, la Compagnie des Prêtres de Saint-Sulpice, née de l’apostolat de Jean-Jacques Olier son fondateur, est une société de prêtres diocésains qui ont pour vocation le service de ceux qui sont ordonnés au ministère presbytéral. C’est avec cette préoccupation fondamentale qu’ils s’adonnent au discernement des vocations, à la formation initiale et permanente des prêtres, ou exercent d’autres ministères. Ils le font avec le souci d’éduquer à la “vie intérieure” et de former “l’esprit apostolique” ».
La compagnie est actuellement composée de trois Provinces :
- la Province du Canada (arrivée des sulpiciens en 1657), aussi présente en Colombie, au Brésil et au Japon ;
- la Province des États-Unis (arrivée des sulpiciens en 1791), aussi présente au Malawi et en Zambie ;
- et la Province de France, aussi présente au Cameroun, en République Démocratique du Congo, au Congo-Brazzaville, au Bénin, au Togo, au Vietnam et en Chine.
La compagnie fonctionne de manière démocratique : tous les six ans, dans chaque province se tient une Assemblée Provinciale qui élit un conseil Provincial (un supérieur et 4 “consulteurs”) et décide des grandes orientations de la Province. Cette assemblée est elle-même constituée d’une vingtaine de membres élus par l’ensemble des sulpiciens de la Province.
Quel en est l’enjeu ? Aider à poursuivre notre mission au service de la formation des prêtres dans les différents lieux où nous sommes, alors que les contextes et les équilibres changent :
Les questions nouvelles autour de l’influence des réseaux sociaux, de la mondialisation, de l’intelligence artificielle ou de la bioéthique touchent l’ensemble de nos pays et ont nécessairement un impact sur la formation des séminaristes. Nous gagnons à travailler ces questions ensembleLes confrères sulpiciens africains ou vietnamiens sont désormais plus nombreux que les confrères français, ce qui implique de revoir les structures de fonctionnement de la Province et l’équilibre entre ses différents pôles, pour que non seulement chaque pôle (Afrique, Asie et France) puisse être représenté, mais pour faire droit aux sensibilités de chaque pays. Les échanges entre pays sont aussi nécessaires pour favoriser la communion entre nous.
- La baisse radicale du nombre de séminaristes en France, d’un côté, et le nombre encore très élevé de séminaristes dans les séminaires d’Afrique et du Vietnam, de l’autre, rendent nécessaire, pour la Province, un approfondissement des critères de discernement pour leur formation et leur entrée dans le ministère.
- L’équilibre financier précaire de la plupart de nos institutions réclame toujours plus de solidarité et d’ingéniosité sur place pour poursuivre la mission de formation et pour assurer un soutien à ceux qui arrivent à l’âge de la retraite.
- En lien avec le synode sur la synodalité, la pédagogie sulpicienne de la liberté, du travail en conseil, de l’accompagnement de la vie spirituelle, choisie déjà par les évêques du Bénin et du Togo ou par le séminaire de Hué au Vietnam, peut vraiment aider aussi d’autres lieux de formations, mais comment la faire connaître ?
Voici quelques questions qui sont débattues pendant cette Assemblée Provinciale. Elles permettront l’animation de notre Province et éclaireront le conseil élu pour mettre en œuvre les grandes orientations de ces six prochaines années.
Je les confie à vos prières.
Henri de La Hougue
Le Conseil Provincial entouré de quelques confrères sulpiciens, en 2022,
de gauche à droite et de bas en haut, les PP. : Vincent Thuc, Daniel Aïzannon, Tryphon Bonga (3 e consulteur), Emmanuel Goulard (provincial), Pierre Kanh (2 e consulteur), Henri de La Hougue (1 er consulteur), Vincent Makoumayena ; Bartel Ganao, Jean-Marie Brauns, Jean-Louis Rouillier, Joseph Ho Thu, Justin Agossoukpevi, Bernard Pitaud, Jean-Loup Lacroix, Pierre Tien Voxuan. Le P. Pamphile Legba a été appelé comme 4 e consulteur par le Provincial.
à noter : les PP. Aizannon et Legba ont été prêtres-étudiants, hébergés au presbytère en 2014-2016 ; le P. Makoumayena assure chaque été une présence sacerdotale pendant les congés de ses confrères.