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« Venez à l’écart et reposez-vous un peu »

« Venez à l’écart et reposez-vous un peu »

Les Apôtres se réunirent auprès de Jésus et lui annoncèrent tout ce qu’ils avaient fait et enseigné. Il leur dit : ‘‘Venez à l’écart dans un endroit désert et reposez-vous un peu’’ » (Mc 6, 30-31).
Après une année sous la pression du confinement et des couvre-feux, l’été déconfiné va faire du bien : temps de détente, temps de visites, temps d’aération, temps familial…
Nous pouvons accueillir avec joie cette invitation du Christ à nous mettre un peu à l’écart pour nous reposer et vivre ce temps de ressourcement physique et psychologique dont nous avons besoin. Pour cela, il est important que l’été nous permette effectivement de nous « reposer », c’est-à-dire de passer du temps dans des lieux et des rencontres qui nous ressourcent et nous régénèrent vraiment. 

Des vacances non préparées aboutissent parfois à une décompression sauvage qui se transforme en un temps de somnolence et de perte de temps à surfer sur internet ou à regarder des séries sur Netflix. Ou parfois, la suractivité professionnelle laisse tout simplement place à une suractivité sportive ou culturelle pas toujours bien équilibrée qui ne permet pas un vrai repos du corps et de l’esprit.

Il me semble que le vrai repos, c’est de faire ce qui est vraiment régénérant pour nous, ce qui permet de redonner du goût à ce qui s’était un peu affadi au fil de l’année, de consolider ce qui s’était un peu affaibli : réinvestir le temps passé en famille et avec les bons amis ; reprendre pied dans la nature la mer, la montagne, la forêt, les animaux ; permettre à son corps de se ressourcer, en fonction des besoins liés à chaque âge et à chaque personne ; ouvrir son esprit aux dimensions culturelles et géographiques que l’emploi du temps de l’année ne permet pas d’honorer.

Mais pour que le repos soit complet, il faut aussi préparer son été « spirituel ». Il arrive parfois que, pris par les activités estivales et les rencontres multiples qui les accompagnent, avec en plus la difficulté de trouver des messes dans certaines zones, le Christ devienne le « parent pauvre » de l’été… et que l’été s’achève avec l’impression d’avoir raté quelque chose sur le plan spirituel.

Pour éviter cela, le meilleur moyen consiste à anticiper un peu la vie spirituelle que l’on va avoir dans les différents lieux de l’été avec l’assurance que ce qui plait au Seigneur, ce n’est pas seulement que l’on s’arrête pour prier, mais que l’on vive pleinement là où il nous attend. Le Seigneur aime quand on se rend disponible pour son conjoint, ses enfants et petits-enfants ; il est heureux quand nous nous émerveillons de nouvelles découvertes lors de nos voyages ; il se réjouit quand les vacances sont de belles retrouvailles entre amis ; il est à nos côtés quand nous faisons du sport pour retrouver une bonne condition physique…
Et donc, notre vie spirituelle pendant les vacances ne doit pas nécessairement consister à prier plus, mais à vivre les rythmes estivaux avec le Seigneur.
Il est normal que des grands-parents, accaparés par l’accueil des enfants et petits-enfants dans la maison de vacances, soient moins disponibles pour prier que dans l’année où ils ont plus de temps. C’est sans doute cette disponibilité pour la famille que Dieu attend d’eux à cette période-là de l’année et c’est donc là qu’est leur priorité spirituelle. Leur ‘’repos spirituel’’ ne consistera pas nécessairement à maintenir à tout prix leur rythme de prière, mais à vivre ce temps de service de la famille comme un temps de service au côté du Seigneur en rendant grâce pour tout ce qui s’y vit de beau et en lui confiant les difficultés.
De même, il est normal que les rythmes de la vie spirituelle soient différents à la maison ou lorsqu’on voyage ; mais rien n’empêche de prévoir, dans son voyage, des petites haltes spirituelles de quelques minutes dans les églises ouvertes, puis de prendre le soir un temps de prière d’action grâce pour remercier le Seigneur pour toutes les découvertes du jour et lui présenter toutes les personnes rencontrées.
Il peut arriver que, dans le souci de bien accueillir les personnes non-croyantes avec lesquelles on passe une semaine de vacances, on fasse le choix positif de ne pas avoir nos activités spirituelles habituelles parce qu’elles ne permettraient pas d’honorer nos hôtes comme il convient, mais là encore il suffit d’avoir confié cela à Dieu dans la prière en demandant au Seigneur la meilleure manière d’être à son écoute pendant cette semaine et de choisir à l’avance le type de relation, même réduite, que l’on aura avec Lui.
On peut donc vraiment se détendre, tout en laissant une vraie place à Dieu dans nos vies, en essayant simplement d’intégrer dans notre relation à Dieu les activités estivales quotidiennes, parce que Dieu est heureux de nous voir heureux et détendus. Le tout c’est de l’avoir un peu anticipé dans la prière et de maintenir le lien quotidien grâce aux différents moyens qui nous sont donnés : nos « Magnificat » ou « Prions en Église », les applications religieuses de nos smartphones, les occasions que nous aurons provoquées ou qui nous seront données de participer à l’eucharistie. Et pourquoi ne pas prévoir aussi, au cours de notre été, une petite halte familiale de deux jours en abbaye, pour nous ressourcer ensemble dans un cadre esthétique et spirituel régénérant ?
Henri de La Hougue