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Fête de la dédicace de notre église Saint Sulpice

Fête de la dédicace de notre église Saint Sulpice

Consécration de l’église Saint-Sulpice le 30 juin 1745

Nous fêtons aujourd’hui l’anniversaire de la consécration de notre église le 30 juin 1745, un siècle après l’élaboration des premiers plans approuvés par le curé fondateur de l’église Jean-Jacques Olier. Les difficultés économiques avaient en effet bloqué la construction pendant cinquante ans (elle s’était arrêtée au chœur) et ce n’est que grâce au curé Jean-Baptiste Languet de Gergy, curé de l’église pendant 34 ans et collecteur infatigable de fonds, que la construction a pu a peu près se terminer et que l’église a été consacrée, trois ans avant la fin de son mandat de curé, en 1745.

Cette histoire de la construction de l’église est l’occasion de méditer sur la place que doit avoir l’église aujourd’hui dans notre vie et dans notre ville.

A l’époque de Jean-Jacques Olier, le fondateur, ce quartier était la banlieue de Paris, une banlieue en plein essor : la reine Marie de Médicis s’était fait construire un énorme château : le palais du Luxembourg et la paroisse comptait 100 000 habitants, avec un taux de pratique très élevé par rapport à aujourd’hui. On comprend la nécessité d’avoir un projet ambitieux pour la construction de l’église : la petite église paroissiale de l’époque ne suffisait plus du tout.

Notre église aujourd’hui

Aujourd’hui, notre église est une des églises du centre de Paris, avec un rôle assez différent : sa taille n’est plus nécessaire pour le quartier, mais elle est bien utile pour toutes les grandes célébrations qui s’y déroulent : elle est largement au service de l’église diocésaine et même parfois universelle. Sa grandeur, sa beauté, son histoire, les œuvres qui s’y trouvent, la taille de ses orgues, son rôle diocésain… tout cela peut être un motif de fierté, mais la question spirituelle aujourd’hui qui nous est posée est celle de son rôle dans notre vie de foi, personnelle et communautaire :

Comment cette église est-elle un lieu vivant, qui nous aide à vivre de manière plus profonde notre relation à Dieu et notre rapport aux autres ? Et si elle ne l’est pas assez, comment faire en sorte qu’elle le devienne ?

Je m’adresse à vous non pas comme comme des « utilisateurs » ou des « consommateurs » de l’église, mais comme à des paroissiens dont la mission est, avec les prêtres qui en ont la responsabilité, de faire vivre cette paroisse.

Etre des adorateur du Père en esprit et en vérité (Jn 4, 19-24)

La samaritaine de l’évangile demande au Christ quel est le lieu où il faut adorer car une polémique sépare les samaritains des judéens. Les premiers estiment que c’est au Mont Garizim, tandis que les second estiment que c’est au temple de Jérusalem. Dans ces polémiques, on estime que le culte de l’autre est idolâtre parce que Dieu se rend présent uniquement dans le temple qu’il reconnaît comme le vrai temple. Jésus renvoie la samaritaine à une autre réalité : la question n’est pas celle du lieu, mais celle de l’authenticité de la prière. Cette affirmation nous invite à sortir des querelles de clocher (est-ce que c’est mieux ou moins bien à Saint-Sulpice qu’ailleurs ?) pour nous inviter

  • D’une part, à nous engager personnellement dans notre foi : sommes-nous, à Saint-Sulpice, en 2021, les adorateurs que cherche le père, les adorateurs en esprit et en vérité ?
  • D’autre part, à faire en sorte que cette église devienne pour les autres, chrétiens ou non, un lieu où l’on puisse trouver le père et devenir des adorateurs en esprit et en vérité.

Les lectures nous en donnent quelques pistes tant sur le plan personnel que communautaire :

Quelques pistes données par les lectures pour approfondir cette mission

  • La 1ère lecture (Is 56, 1.6-7) nous rappelle que la pratique religieuse n’a de sens que si elle est liée à une recherche quotidienne de la justice et du droit. Nous pouvons et devons nous nous y engager personnellement, mais il est important que notre église puisse aussi le signifier par l’attention aux pauvres et à la justice : c’est le sens de nos maraudes, des liens que nous essayons d’avoir avec les SDF, du service auprès des jeunes mamans, des cours de français auprès des migrants…
  • Elle nous rappelle aussi que l’église doit toujours être un lieu d’accueil, y compris de l’étranger : le chrétien de passage, les personnes d’autres religions qui se présentent… la maison du Seigneur est la maison de tous les peuples, à partir du moment où ils cherchent à honorer le Seigneur : le Seigneur accepte tous les langages de la prière. (1ère lecture) Je pense que c’est une invitation pour les familiers de l’église à faire en sorte que chaque nouvelle personne qui entre dans l’église puisse se sentir accueillie, que nous ne sortions jamais d’une célébration sans avoir pu saluer une personne nouvelle.

  • L’église doit être perçue comme lieu de pèlerinage qui nous inspire la joie : un lieu où nous retrouvons le Seigneur et pouvons lui rendre grâce pour tous les biens reçus de lui. Je me réjouis d’y voir chaque jour des chrétiens de toute la région parisienne venir à la messe ou se confesser et repartir avec la joie au cœur, jeudi soir la joie du millier de personnes venues assister au concert pour les victimes du COVID, vendredi soir la joie des centaines de pèlerins se rassembler pour l’eucharistie, l’adoration et le chapelet de la miséricorde divine.

  • Un lieu qui nous met en paix (Ps 121(122)). Un lieu de vie où les personnes en difficulté puissent se sentir accueillies et écoutées, qu’elle puisse repartir apaisées. Beaucoup de choses se vivent au confessionnal et à l’accueil, mais aussi dans les discussions informelles entre vous. A la sortie d’une messe, au catéchuménat, lors des activités pastorales, entre animatrices de catéchisme. Continuons à y être attentifs.
  • Un lieu où chacun d’entre nous a sa place et devient membre de la famille de Dieu. L’unité d’une communauté n’est pas facile à construire, surtout dans une grande église comme celle-ci qui peut paraitre parfois un peu impersonnelle. Quand quelqu’un me dit qu’il a découvert à la paroisse une famille, c’est que nous sommes dans la bonne voie. (2ème lecture: Ep 2, 19-22). C’est à chacun d’y veiller. Si on est membre d’une famille on perçoit la complémentarité des rôles, on accepte mieux les limites et les qualités de chacun, parce qu’on prend les personnes telles qu’elles sont, en profonde solidarité.
  • Enfin, cette famille n’est pas seulement une famille humaine : chacun de nous est l’élément d’une construction dont la pierre angulaire est le Christ. Notre famille trouve son fondement dans le Christ lui-même et c’est lui qui fait l’unité.

Demandons au Seigneur en cette fête de la dédicace de notre église d’en faire ce lieu où tous ceux qui viennent peuvent adorer le Père en esprit et en vérité.