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La foi est un chemin, l’aventure de toute une vie !

La foi est un chemin, l’aventure de toute une vie !

J’ai parfois rêvé de pouvoir saisir le mystère de mon propre parcours, le mystère de l’humanité et le mystère de Dieu… comme un ensemble cohérent, logique et maîtrisable.
Mais en réalité, je me suis rapidement rendu compte que ce n’est pas possible : si on suit cette chimère, on risque d’aller de déception en déception ou, pire encore, de croire que nos découvertes progressives seraient des éléments objectifs et définitifs de connaissance du mystère de l’humanité, voire du mystère de Dieu. En quelque sorte, en rêvant de saisir le mystère du monde, j’aurais simplement rêvé de devenir Dieu.
Quelques belles synthèses philosophiques et théologiques peuvent nous aider à comprendre le monde ou la foi. Je profite d’ailleurs de cet édito pour rendre hommage aux synthèses théologiques extraordinaires écrites par le Père jésuite Bernard Sesboüé, décédé il y a deux semaines. Mais ces synthèses sont d’une part, le fruit d’une très longue expérience et d’autre part, elles restent marquées par le point de vue subjectif de leur auteur.

Elles nous donnent des clés, qui permettent d’avancer plus vite dans notre recherche, mais elles ne pourront jamais nous éviter d’entrer dans une intelligence en profondeur de notre propre parcours, avec l’affrontement si nécessaire de l’inconnu et de l’insaisissable.
Le mystère de notre propre parcours, le mystère de l’humanité et a fortiori le mystère de Dieu ne peuvent s’appréhender qu’étape par étape, dans une quête à la fois personnelle et collective, qui dure toute la vie : on essaie de comprendre d’où on vient… on arrive quelque part… on saisit une réalité… cette réalité vient éclairer encore davantage notre compréhension du monde… puis on part en découvrir une autre. Dans cette découverte, nous passons d’étape en étape et il ne faut jamais croire qu’une étape puisse être le bout du chemin. Même la mort n’est pas le bout du chemin, c’est plutôt le passage où tout s’éclaire.

Cette perspective peut être angoissante, car elle nous place devant un champ d’incertitudes et d’inconnu. Un esprit plus spéculatif (c’est-à-dire qui aime appréhender plusieurs choses à la fois et ouvrir autant d’hypothèses) y trouvera sa joie ; un esprit plus positif (c’est-à-dire, qui aime appréhender une chose à après l’autre, passer de synthèse en synthèse) y sera moins à l’aise. Une personne bien enracinée dans sa propre culture, sa propre famille et sa propre foi, y trouvera une richesse ; une personne déracinée, mal à l’aise avec son propre passé et sa foi, risquera de s’y perdre.

Pour avancer dans ce parcours, la confiance est absolument nécessaire : confiance dans une tradition de foi, confiance dans les personnes qui nous entourent et dans celles que nous allons rencontrer.
Cette confiance n’est pas crédulité, n’est pas un regard ingénu ou encore un refus de voir le mal et l’erreur qui nous entourent. Elle garde son esprit critique, mais elle ose entrer en relation. Elle ne s’attend pas à avoir des réponses parfaites, car cette perfection n’appartient qu’au Royaume de Dieu, mais elle sait que les réponses lui permettront d’avancer pas après pas, dans la confiance, quitte à rectifier après coup des éléments qui apparaîtront plus complexes qu’ils n’avaient été saisis au départ.

La confiance dans l’Église et dans sa Tradition n’est pas non plus une confiance béate. C’est une confiance réfléchie, capable de resituer les éléments de foi et les dogmes dans leur contexte d’élaboration et de mesurer combien ces éléments qui nous structurent sont toujours à interpréter dans un contexte actuel, éclairé par l’enseignement de l’Église.
La confiance en l’Esprit-Saint nous pousse à nous remettre entre les mains de Dieu, comme une expérience d’enracinement qui vient progressivement illuminer notre parcours d’une manière à la fois extrêmement modeste et extrêmement forte.

Saint-Hilaire de Poitiers, dans son commentaire du Psaume 64 (Cf. Office des lectures du vendredi de la 25ème semaine) écrit ceci : « Nous ressentons une grande joie lorsque nous ressentons en nous les premières avancées de l’Esprit-Saint, lorsque s’éveille en nous l’intelligence des mystères, la connaissance des prophéties, la parole de sagesse, les charismes de guérison et la domination sur les démons. Tout cela nous pénètre comme des ondées, et peu à peu, ce que nous avons semé, se développe en une mission abondante ».

Henri de La Hougue