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Entrée en Avent avec l’Apocalypse

Entrée en Avent avec l’Apocalypse

En entrant dans l’Avent (=Avène­ment), nous vivons un double mouvement : d’une part nous faisons mémoire de tout ce qui a préparé directement la venue du Christ dans notre histoire, il y a 2000 ans en Palestine ; d’autre part nous nous préparons à l’avènement de la fin des temps, en profitant de cette période de l’Avent pour vérifier que notre vie actuelle est bien tournée vers cette orientation eschatologique (eschaton= le dernier).

Nous venons de fêter le Christ-Roi, mais sommes-nous prêts à accueillir le règne qui nous est promis ? Pour nous aider à y ré­fléchir, les textes de semaine et du dimanche font souvent appel au genre littéraire “apocalypti­que” : le livre de l’Apocalypse, que nous entendons à la messe quotidienne, puis de nombreux textes évangéliques évoquant de grands signes dans le ciel ou bien le jugement dernier.

Le but n’est pas d’effrayer les chrétiens, mais d’aider ceux qui seraient trop accaparés par les soucis du monde présent, à réali­ser que le royaume de Dieu est bien à l’œuvre dans le monde (même s’ils ne le voient pas) et à orienter leur vie vers cet enjeu fondamental qu’est le salut de l’humanité. L’Apocalypse vise surtout les chrétiens “tièdes” qui, voyant à la fin du premier siècle que le Christ n’était tou­jours pas revenu dans sa gloire, reprennent leurs vieilles habitu­des et vivent comme si le Christ n’était plus là.

Pour cela, le texte met en scène le combat entre les forces du mal et les forces du bien, avec des animaux et des mises en scène extraordinaires. Le but est double : d’une part réveiller les chrétiens de leur torpeur et d’autre part, aider ceux qui traver­sent des épreuves à garder cou­rage et à persévérer dans ces épreuves : le Christ est déjà le grand vainqueur de ce combat.

Il ne s’agit donc pas de faire une lecture concordiste de ces pas­sages de la Bible pour chercher à quels événements de l’histoire concrète tel verset s’applique­rait et prédire ainsi le moment ou bien la manière dont se vivra la fin des temps.

La Bible n’est pas un livre de divination et, du reste même s’il y a eu des tentations millénaris­tes qui voyaient la fin des temps coïncider avec un chiffre rond de notre calendrier grégorien (l’an 1000 ou l’an 2000), il reste probablement à l’humanité des dizai­nes, voire des centaines de mil­liers d’années à vivre.

Le but du genre littéraire apoca­lyptique est, par des mises en scène extraordinaires, ou bien, par des avertissements du type « deux personnes seront en train de faire quelque chose, l’une sera prise l’autre laissée », de nous secouer un peu pour nous aider à sortir de notre éventuelle inertie spirituelle et nous inviter à lire les événements du monde comme une invitation à entrer dans le combat spirituel de la sainteté et à œuvrer pour le Royaume de Dieu.

Pouvons-nous cependant faire un lien entre les événements décrits dans les textes apocalyp­tiques et les événements qui surgissent actuellement dans le monde : les guerres, les menaces nucléaires, le réchauffement cli­matique, les pandémies ? 

Je crois que oui ! Non pas au sens où tous ces événements seraient déclenchés par Dieu comme un avertissement ou une annonce de la fin des temps ; on sait bien que Dieu n’agit pas de manière habituelle sur les élé­ments naturels pour contraindre l’homme et on sait également que les guerres et les conflits ne viennent pas de Dieu, mais de la mauvaise utilisation que des hommes font de leur liberté …

Ces événements, qui nous sont rappelés quotidiennement dans les médias sont à accueillir comme une invitation à la conversion, pour avancer un peu dans la mise en œuvre du royaume de Dieu.

C’est ce que dit Jésus à propos d’une catastrophe naturelle de son époque : « Et ces dix-huit personnes tuées par la chute de la tour de Siloé, pensez-vous qu’elles étaient plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ? Eh bien, je vous dis : pas du tout ! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même » (Lc 13, 4-5).

Ne voyons pas dans ces événe­ments une punition ou un aver­tissement de Dieu, mais plutôt le signe de la fragilité de nos vies terrestres et des horreurs où peuvent nous entraîner le goût du pouvoir et le désir de domi­nation. Alors, nous pourrons y voir une invitation pressante à nous convertir et à œuvrer pour la construction du règne de Dieu, à notre mesure.

Henri de La Hougue